Dionysos à l’Aéronef de Lille

Foule d'un concert

Voyage dans l’Extraordinarium à bord d’un fauteuil magique 30 ans. 30 ans déjà que le groupe de rock originaire de Valence nous enchante via la créativité du chanteur, écrivain, poète et réalisateur Mathias Malzieu. Jedi, Don Diego 2000, Tom Cloudman, Mister Chat et surtout Giant Jack sont autant de personnages que les fans connaissent par cœur par la musique ou les écrits. Pour ce projet dantesque anniversaire du groupe, L’extraordinarium, est un album rempli de revisites et de collaborations musicales. L’album est associé à un recueil de pas moins de 1600 pages, compilant l’ensemble des ouvrages du leader et accompagnés de nouvelles inédites concernant les personnages. Il est à lire avec leurs musiques tout du long. La tournée est déja bien entamée Une tournée est programmée dans toute la France avec un Zénith de Paris où sont attendus de nombreux guests.  Elle commence à Nîmes en février et là, patatras! Le plus petit concert du monde s’interrompt au premier morceau suite à une double fracture de jambe pour Mathias. En faut-il plus pour mettre à terre le Guerrier de Porcelaine ? Que nenni, puisqu’il revient quelques concerts plus tard à bord d’un fauteuil magique à tête de Giant Jack. L’ambiance en est-elle différente ? Absolument pas. Surtout que le groupe est justement galvanisé par un Zénith Parisien tourbillonnant il y a quelques jours. Giant Jack is on my back ! Après l’introduction à l’« Ombrologie » de Giant Jack à l’écran, le groupe fait son entrée tonitruante au son de la chanson éponyme. La fosse bouillonne, le rock s’installe. Tous leurs tubes tonitruants datant de leurs premiers albums, de la « Coccinelle », à « Mister Chat » (où l’Aéronef conserve son titre de champion de France de cri de « Ta gu***e le chat » !) ou encore le collector « Wet » s’enchaînent .Vient alors la pause acoustique plus que méritée.  En effet, comme le dit si bien le groupe, les pauses sont nécessaires avec le public Lillois. Luc, le roadie aux petits soins du groupe, se souviendra de notre accueil ! L’émotion est au rendez-vous durant les merveilleux morceaux quasi a Capella. C’est surtout le cas avec « Neige », porté par la voix éraillée de Mathias lorsqu’il chante sa maman. Reprise de nouveaux titres, chantés à deux voix avec la merveilleuse Babet, et final en apothéose sur « Song for Jedi » . On appréciera ce fabuleux final où il est proposé à un Padawan dans la fosse de remplacer Mathias pour le traditionnel slam.  Et le partage entre Jonathan et le groupe restera un moment inoubliable pour saluer le public tous ensemble. Les rencontres entre Dionysos et le public de l’Aéronef ont, parait-il, toujours des airs de finale de Coupe du Monde. On se souviendra longtemps de cet anniversaire ! JC

Eddy de Pretto Aeronef Lille

Eddy de Pretto en concert

La LCA (compagnie artistique) arrive à l’ Aéronef de Lille juste pour le début d’une date intéressante. Ce soir, Eddy de Pretto y présentera sa nouvelle tournée Crash Coeur Tour. Pas de musiciens présents mais une scène aménagée Nous avons droit à une estrade, un jeux de lumière enchanteurs et des effets vidéos derrière celle-ci et de la 3D devant, c’est magique et original. Ça commence : Eddy De Pretto arrive sur scène Les yeux immenses d’ Eddy De Pretto nous fixent sur l’écran entamant un ” Love’ n’ tendresse “ tout en douceur..  La foule l’acclame. C’est le moment qu’il choisit pour arriver, toujours hyper charismatique. Il enchaîne les tubes anciens et nouveaux que les fans attendent impatiemment ou (re)découvrent en live comme ” mendiant de Love “, “papa Sucre” en passant par “Kids” et “grave” qui clôture le premier set.  A signaler le duo avec Juliette Armanet présenté par écran interposé mais peut être qu’une autre fois sur un festival ou autres, ils nous donneront le plaisir de se réunir en live.  Éclat sur Scène : La Promesse d’Eddy de Pretto Eddy de Pretto arrive tout de noir vêtu, il a opté pour un ensemble noir à paillettes superbe et classe pour les rappels. Arrive alors ” la fête de trop”, titre qui l’a fait découvrir. Alors même s’il avoue faire moins la fête maintenant, le public est au taquet, chante avec lui, entraîné aussi par ce jeu de lumière et scénique vraiment pétillant et beau.  L’interaction avec le public et De Pretto est jolie, comme un doudou réconfortant.  On ressent sa gentillesse et le plaisir qu’il prend sur scène ainsi que le fait de vouloir tout donner à ses fans.  Nous finissons le concert sur ” heureux “ et un 2ème rappel pour “urgence 911” tout en simplicité piano/voix. C’est minimaliste mais surtout c’est un grand artiste. Cela promet pour le reste de la tournée.  Vanessa Lhrx

Feldup Centre culturel Lesquin

Feldup

“La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots” R. Wagner. Après avoir connu un premier succès avec son album A Thousand Doors Just One Key, Feldup revient avec un deuxième disque Stared At From A Distance, une œuvre au caractère puissant et criant. La douleur, le traumatisme, le processus de guérison. C’est ce que conte cet album chargé d’émotions Les titres se succèdent dans une sorte de chaos musical aux paroles toujours plus impactantes. Felix décide ainsi avec courage de nous confier une partie de son histoire. La musique comme exutoire, nous savons que c’est ce qui fait vibrer l’artiste.Avec des sons d’une densité vibrante, les titres s’enchaînent crescendo en utilisant une palette d’émotions importantes et une montée puissante, frissonnante pour enfin arriver à un final nous offrant une éclaircie et nous laissant les yeux emplis d’émoi. Stared At From A Distance, un album avec lequel Félix nous transporte dans des ambiances intenses, où la performance scénique et musicale du groupe entier nous fait voyager dans un récit poignant. D’une certaine manière, cet album me renvoie un message : Tu n’es pas seul. Merci Félix. Lou           Nb de Vanessa Lhrx de la Compagnie Artistique.  Ce moment d’osmose totale avec FELDUP et le public ainsi que nous même est à préciser. Il possède un talent immense autant dans la voix que la musique et ses textes sont tranchants, durs, où l’on peut se reconnaître et qui ont également très certainement pu aider nombreuses personnes dans une forme libératrice de l’être. L’ambiance de ce concert en petit comité de quand même 150 personnes a été ” une expérience” bienveillante, un peu surréaliste, douce et ultra formatrice. Nous étions tous dans une sorte de ‘cocon’ et c’est rare. Le tout reste intimiste tout autant que vraiment punchy et piquant, puis émouvant. Pour une première tournée, ils assurent grave! Bravo à tous et bonne route FELDUP ( Félix & tous les musiciens) FONCEZ LES DÉCOUVRIR EN CONCERT!! Vanessa Lhrx

Festival Madame Loyale

Festival Madame Loyale Lille Manege

Le 9 mai dernier, le festival MADAME LOYALE posait ses valises à Lille Grand Palais pour une nuit de fête totalement hors du commun. Ce concept itinérant, qui sillonne les villes de France, propose une expérience unique : une véritable fête foraine électronique, mélange d’univers forain et de culture techno.  La déco est top! Dès mon arrivée sur les lieux, j’ai été frappée par les décors. Des auto-tamponneuses installées en plein cœur du hall, des machines à pinces, des guirlandes lumineuses multicolores et une scénographie digne d’un carnaval futuriste : tout était pensé pour nous transporter ailleurs. Une fois les portes franchies, le réel semblait loin, très loin. Ce qui fait la force de Madame Loyale, c’est sa capacité à créer des univers multiples, dans un même espace, avec des ambiances différentes selon les salles. Le public est invité à naviguer entre plusieurs scènes aux identités marquées.  Découverte des scènes D’abord, la scène Wonderland, installée en 360, nous plonge directement au cœur de la foule et du son. Un peu plus loin, la scène Fantasia mise sur une déco plus colorée, presque irréelle. Et dehors, sous un grand chapiteau, d’autres DJ enchaînent les sets dans une ambiance festive et chaleureuse, qui apporte une autre vibe au festival. Chaque espace a ses codes, ses lumières, ses décors, ses sons, et cette diversité donne à l’événement un rythme unique, comme un voyage entre différents mondes, sans jamais vraiment atterrir. Au-delà des DJs, ce sont aussi les performeurs qui participent à l’immersion. Pendant toute la soirée, on croise des danseurs costumés qui bougent au rythme des platines, des échassiers qui déambulent parmi la foule, et des artistes qui se mêlent aux festivaliers. Ce n’est pas juste un festival de musique électronique, c’est un vrai spectacle vivant où chaque détail a son importance.L’ambiance, elle, est à la fois festive, libre et bienveillante. À l’entrée, un stand accueille les festivaliers, et une ‘ safe zone ‘ offre un espace calme et respectueux. On sent que les gens viennent pour danser, mais aussi pour s’exprimer, pour créer du lien, pour s’amuser sans jugement.  Programmation Côté programmation, plusieurs sets m’ont particulièrement marquée. La drag queen lilloise Crystal Chardonnay a été une réelle découverte. Elle m’a vraiment surprise avec ses remix techno de Lady Gaga et Marina. C’était à la fois osé, énergique et super dansant, un vrai coup de frais qui a mis tout le monde dans une ambiance folle. Voir une artiste locale prendre ainsi possession de la scène avec autant d’assurance et de style a été un des moments forts de la soirée. J`ai également adoré Holly Priest, DJ allemand désormais incontournable sur la scène hard techno. Dès les premières minutesde son set, l’ambiance a changé. Les basses puissantes ont envahi la salle, le public s’est rassemblé, et une énergie incroyable s’est installée. C’était l’artiste que j’attendais le plus, et je n’ai pas été déçue. Il m’a fait vivre un moment complètement hors du temps. Et pour clôturer cette nuit intense,Paolo Ferrara, DJ techno italien habitué des grands festivals, nous a plongés dans son univers: unehard techno puissante et parfaitement maîtrisée, idéale pour clôturer la soirée dans une formed’extase collective. Conclusion Madame Loyale ne ressemble à aucun autre événement. Le temps d’une nuit, Lille s’est transformée en un terrain de jeu géant, ouvert à toutes les folies, à toutes les audaces. ne parenthèse précieuse, qu’on referme avec le sourire et du son encore plein la tête. Fleur/ étudiante en Création de contenu Numérique

Garbage

Logo Garbage Rouge avec G en blanc au centre

Chronique Garbage ‘Not your kind of people’ Retour en 2005, le groupe Garbage se sépare au milieu de leur tournée mondiale.7 ans plus tard, ils retrouvent leur énergie originale et reviennent avec un album très abouti qui laisse présager d’une belle tournée des festivals cet été. Le Retour aux Sources du Succès pour Garbage Leur 5ème album, Not Your Kind of People” marque le retour de la touche qui a fait leur succès à la fin des années 90. Maturité et Indépendance A 45 ans, l’Ecossaise Shirley Manson et ses fidèles comparses Américains, qui ont passé la barre de la cinquantaine, affirment avoir pris le temps de murir leur renouveau., refusant de céder à la pression de leur maison de disque. C’est en Californie que le groupe a réalisé et produit sans  aucun contrat ce nouvel opus, coupé des quotas de passage en radio et autres sortie de singles obligées. Le Prix de l’Indépendance Cette indépendance a un prix : délaissé par les radios, l’album sort en catimini et passe assez inaperçu dans les charts. Quel dommage ! Un Plaisir Retrouvé pour les Fans Alors avis aux fans de la batterie de Butch Vig, à la voix unique de Shirley Manson qui se feront un plaisir de replonger dans les racines qui ont fait la gloire du rock des années 90. Une version assouplie, murie mais qui ne manque pas pour autant de souffle. À Ne Pas Manquer : Garbage en Tournée des Festivals Notez que le groupe assurera une tournée des festivals dont Les Vieilles Charrues, les Solidays, le Main Square et d’autres dates à booker dès maintenant ! Astrid

Hurts

Guitariste devant une foule à un concert

Hurts : L’Élégance de l’Electro Pop Anglaise Une allure stricte et mystérieuse, une atmosphère post new-wave affirmée, tels sont les atouts marquants du groupe HURTS. Adam Anderson (26ans : synthé, guitare) et Theo Hutchcraft (24ans : chant) s’approprient un univers Helmut Newtonien sur mesure sublimant des titres intenses aux mélodies accrocheuses. Héritiers de la Nouvelle Vague Décrits comme une sorte de fusion entre l’élégance synthétique de Depeche Mode et la sensibilité inquiétante de Joy Division, les deux musiciens de Manchester, par leur charisme dans un univers musical et visuel très abouti (voir la pochette de l’album qui ressemble à l’affiche d’un film fantastique des années 50), comptent parmi les valeurs montantes de l’électro pop anglaise. Un Retour aux Années 80 Réinventé Ils sont nombreux, les artistes et groupes britanniques à vouloir tenter de faire revivre les années 80. Si, pour le public lambda qui ne s’intéresse pas particulièrement à la musique pop et à son histoire, années 80 rime souvent avec « les Démons de minuit » « Eve Lève-toi » « nuit de folie », l’héritage de cette décennie est pourtant immense et loin de ces morceaux populaires.Outre-manche, les références ne sont pas les mêmes. Alors, bien sûr, eux aussi ont eu droit à leurs Rick Astley ou à leurs Samantha Fox qui, s’ils ont à coup sûr marqué leur époque, reviennent assez peu fréquemment dans les sources d’inspiration des artistes actuels. Tout le contraire de groupes comme Pet Shop Boys, Orchestral Manœuvres in the Dark, Depeche Mode, A-ha, Alphaville… Une Ouverture Glaciale Dans ce revival 80’s, de nombreux artistes caricaturent complètement la décennie. D’autres parviennent à s’en inspirer, la transfigurer, et n’en sortir que le meilleur. C’est le cas de ce duo atypique qui sorte leur premier album. Hurts, c’est Adam et Theo, deux garçons debout derrière un synthé et un micro, comme à la grande époque de Depeche Mode ou de Pet shop Boys, OMD. Un charisme sans fioriture. Des mélodies puissantes et imparables.L’album s’ouvre avec « Silver Lining », certainement une de ses chansons les plus puissantes et glaciales (l’intro glaçante). « Silver lining » était très clairement le meilleur choix pour ouvrir l’album tant cette chanson en est représentative. Des Tubes Européens incontournables par Hurts Et ce ne sont pas les premières notes de « Wonderful life » qui diront le contraire. Gros tube européen (n°1 en Allemagne, Autriche et Suisse, le Royaume-Uni a été plus sceptique), « Wonderful life » s’est très rapidement imposé comme un des titres incontournables de l’année 2010. Racontant l’histoire d’un homme désespéré, sauvé par l’amour, cette chanson est de ces titres qui ne sacrifient pas le sens et la beauté des paroles sur l’autel de l’efficacité musicale. Certainement une des plus belles chansons pop de ces dernières années. On aurait pu croire qu’après un « Wonderful Life », Hurts aurait du mal à remplir un album avec des chansons aussi puissantes. Concentré de Mélodies Poignantes Pourtant « Happiness » est en fait un concentré de mélodies poignantes, autour de paroles tantôt sombres, tantôt pleines d’espoir. Parmi les ballades, on signalera sans aucun doute « Illuminated », le merveilleux « Unspoken » ou encore « Devotion » (avec la sublime Kylie Minogue). Cette chanson sera le 4ème single et avoir Kylie sur son premier album, c’est déjà la grande classe, mais inviter Kylie sur un titre aussi somptueux, c’est le diamant sur la bague en or.Attention cependant, « Happiness » n’en oublie pas les morceaux up tempos bien efficaces. « Better than love” (1er single), “Sunday “ est tout aussi dansant (5eme single). Un Avenir Radieux pour Hurts Voilà donc pour cette longue critique d’un album qui m’a, vous l’aurez compris, convaincu, là où « Wonderful life » avait déjà mis la barre très haute. Si le public ne s’y trompe pas, c’est un avenir radieux qui s’annonce, pour le groupe. Et si le public s’y trompe, et bien tant pis pour lui : il passera juste à côté d’un des meilleurs albums de ces 5 dernières années. Tomattok

IAMX

iamx

La Compagnie Artistique était évidemment présente ce 3 Septembre 2024 pour le SHOW de IAMX, avec cette seule date en France pour le moment.

Le concert commence hyper langoureusement avec ‘ Disciple ‘, un des superbes titres de l’album EP 8 titres ” Fault Lines” . 

Iggy pop

De Raw Power à l’harmonie du crooner… La dernière carte postale musicale envoyée par Iggy Pop remonte à 2009 déjà. Avec l’album Préliminaires, l’un des maîtres du rock nous offrait un album apaisé sublimé par une voix rauque qui trahissait toute une vie de punk, d’excès et surtout de renaissances multiples. Une Nouvelle Incursion : Reprises en Français L’Iguane revient cette année avec un album de reprises de chansons dont 5 en français. L’inégalable interprète de No Fun, I wanna Be Your Dog ou Wild Child nous avait déjà laissé entrevoir son goût pour la culture française en reprenant Les Feuilles Mortes de Gainsbourg sur son précédent opus. Un Album Inattendu Cette fois, c’est une dizaine de reprises, (dont certaines surprendront les nostalgiques des Stooges) qui constituent un album complètement inattendu. L’opus s’ouvre avec première interprétation de Et Si tu n’existais pas de Joe Dassin qui laisse perplexe au premier abord, voire même moqueur, des reprises des Beatles, de La Vie en Rose de Piaf… un échantillon a mille lieux des morceaux sur lesquels il a pris l’habitude d’exhiber son corps sur les scènes du monde entier.   Libération Artistique Au final, Iggy Pop, qui a produit cet album lui même (rompant avec Virgin), se lâche complètement.Le Punk est passé, mais il reste au fond de sa voix caverneuse un goût de surprise de touchante sincérité. Les reprises choisies trahissent une grande finesse, une grande culture et qu’on le veuille ou non, il y a aussi un âge pour s’assagir et se réinventer. Le Crooner Réinventé Même s’il ne s’agit pas ici de ce que l’on retiendra de la carrière d’Iggy Pop ou d’Iggy & the Stooges, loin de l’imaginaire collectif sur le personnage et de son histoire, il viendra pourtant satisfaire celles et ceux qui apprécient sa voix de crooner. Un Pas vers l’Innovation : Distribution en Ligne Preuve qu’il n’est pas prêt de sortir du circuit musical et qu’il se remet en question autant que le secteur, son album est sorti directement sur Internet (notamment sur ventesprivees.com). Un pied de nez tout à fait justifié aux labels qui n’attendent que de lui du rock, du rock et encore du rock.A croire qu’Iggy Pop pourrait bien nous surprendre encore … Astrid

John Maus

Concert Aéronef Lille Pol ouvre la soirée Le show commence, deux jeunes hommes nous apparaissent comme des habitués des planches. Cheveux longs blonds, tout de noir vêtus, ils savent où ils vont et où nous emmener.  La scénographie paraît simpliste, jeux de lumière précis et intimiste. D’un groupe avant 20h totalement méconnu de Charlie et moi, leur prestation nous laisse sans voix. Une voix grave mêlée en harmonie avec la formation efficace, guitare, basse, batterie et synthé, ils ne sautent pas partout mais la passion y est.  Sensibilité, nonchalance, élégance et romance, voilà l’univers qu’ils ont construit et que cette heure, hors du temps, nous a permis de découvrir. John Maus à l’Aéronef : la fureur hantée d’un romantique post-punk Le 14 novembre, John Maus montait sur la scène de l’Aéronef pour une performance intense et hors du commun. Totalement à part, il a livré un concert d’une énergie brute, parfois déroutante, qui a pu sembler presque folle à certains. C’est cette folie et cette intensité qui rendent son spectacle unique et inoubliable. Sur scène, Maus ne se contente pas de chanter : il habite ses morceaux. Il court, frappe le vide, se plie, se redresse, tiré par quelque chose de plus grand que lui. Par moments, sa proximité avec le public, son regard fixe, son corps secoué d’à-coups créent une atmosphère quasi dérangeante, un mélange de fascination et de malaise auquel on ne peut pourtant pas échapper. La salle de Lille a vécu ce paradoxe : l’attraction irrésistible d’un artiste qui donne tout, jusqu’à l’essoufflement, et l’étrangeté d’une performance totalement dépourvue de filtres, où la sueur, l’urgence et la vulnérabilité deviennent le langage principal. Sa voix, lancée comme un cri étouffé entre deux respirations, résonnait dans une ambiance moite, presque collante, intensifiée par sa présence physique débordante. Ce soir-là, John Maus n’a pas simplement offert un concert : il a imposé une expérience sensorielle brute, dérangeante parfois, toujours captivante. À Lille, il a rappelé que sa scène n’est ni un show ni une démonstration, mais un exorcisme, une décharge électrique intempestive qui marque durablement celles et ceux qui y assistent. Entre intellect et personnage chaotique Comprendre John Maus, c’est accepter l’idée d’un artiste qui échappe aux catégories.À la fois compositeur, chanteur, universitaire et philosophe, il avance en marge de la scène pop, loin des codes, loin du souci de plaire. Il s’est construit un univers où la pensée abstraite rencontre l’émotion brute, un mélange qui donne à ses concerts cette impression de collision permanente entre la tête et le corps. “Doctorat en philosophie” mais pas que … Derrière ses cris, ses gestes désordonnés et son énergie torrentielle, il y a un esprit profondément théorique, obsédé par le sens. John Maus a étudié la philosophie, enseigné, écrit une thèse : pour lui, la musique n’est jamais qu’un divertissement, c’est un espace de recherche, une manière de questionner le monde, la vérité, la foi, la politique, l’existence. Cette tension entre pensée rigoureuse et expression déchaînée crée un contraste permanent qui nourrit son identité artistique. Une sensibilité à vif Ce qui frappe chez Maus, c’est l’absence totale de cynisme.Il ne joue pas un rôle, il ne se cache pas derrière une image, il expose une sensibilité qui déborde, parfois jusqu’à la gêne. Son intensité vient d’une fragilité réelle, d’une émotion qui n’est ni contrôlée ni polie. Il peut paraître maladroit, excessif, presque sauvage, mais c’est précisément cette sincérité désarmée qui fait sa force. Un performeur qui dépasse la musique Sur scène, Maus est un personnage paradoxal : solitaire mais monumental, vulnérable mais incandescent.Il ne cherche pas à rassurer : il dérange, secoue, interpelle. Sa prestation n’est pas jouée comme au théâtre mais réellement vécue, comme une forme d’exorcisme ou de libération.Là où beaucoup d’artistes cherchent la précision, la maîtrise, l’esthétique, lui revendique le chaos, le tremblement, le débordement. Il transforme chaque morceau en combat intérieur, chaque refrain en montée émotionnelle et chaque silence en tension palpable. Ce mélange rare entre intellectualité profonde et expression brute, énergie débordante et fragilité mise à nu, fait de John Maus un artiste véritablement à part. À tel point que, pour une partie du public, sa présence peut sembler frôler la folie, tant il dépasse les cadres habituels du concert. Rien chez lui n’est tempéré : il hurle, transpire, se tord, s’abandonne à des gestes impulsifs qui paraissent parfois incontrôlés. Mais c’est justement cette démesure, cette façon d’aller là où d’autres n’osent jamais aller, qui lui donne son aura si singulière. John Maus apparaît alors comme une figure borderline, déroutante, profondément sincère, un artiste qui refuse la normalité et qui transforme chaque instant sur scène en expérience brute, presque hallucinée. Un personnage que certains trouvent excessif, d’autres génial, mais que personne ne peut oublier. Texte/ photos: Cyprien Delory et Charlie Siniger

Johnny Jane au Grand mix de Tourcoing

Johnny Jane en concert

Nouvel album plein d’attitude Johnny Jane, jeune artiste dont le pseudo évoque forcément des airs de Gainsbourg, est actuellement en pleine ascension. Il vient de sortir Attitude(s) son premier album il y a tout juste une semaine, à la suite de déjà de nombreux EPs. Et il vient le défendre ce soir avec son groupe sur la scène Club du Grand Mix de Tourcoing. La salle est bien remplie, essentiellement d’un public jeune. Et il y a fort à parier qu’il ne manque que peu de temps pour que la formation joue une prochaine fois dans une plus grande salle. Une formation classique mise à profit Sous ses aspects de rock star en devenir, il y aussi un musicien de formation classique. Et cela s’entend plus dans les temps calmes. « Dis-moi pourquoi » ou encore « Justine » interviennent paisiblement dans la setlist avant de ré-enchainer de plus belle. La chaleur du public du Nord est au rendez-vous surtout sur le morceau le plus attendu « Normal ». Il sera d’ailleurs repris en rappel pour clôturer le concert. Les musiciens remercient plus d’une fois la foule de cette belle ambiance. Et nous avons hâte de voir « JJ » continuer à évoluer ! JC