Skip the Use

Les Lillois de Skip The Use se sont bâtis une solide réputation scénique que je n’ai pu qu’apprécier au Main Square Festival 2012. Une explosion d’énergie sous le groove de la voix chaude et prophétique de Matt Bastard, voilà ce que j’en ai retenu. Mais pouvait-on retranscrire ce dynamisme rebelle sur un album ? Incontestablement, je ne peux que répondre oui. « Can Be Late », sorti en février 2012, sonne comme une folie urbaine à la fois sombre et jouissive. Le groupe se veut punk. Il l’est surtout dans l’esprit. Les influences se puissent dans de nombreux registres. On obtient un mélange très bien dosé, dansant à souhait et provocateur de toutes pulsions. Cette musique, que l’on ose malicieusement qualifier d’anticonformiste, a l’avantage de plaire à tous par ses genres multiples. « People in the Shadow », qui débute l’album, résume bien la position du groupe. (Entre autres une batterie puissante et un électro festif) Des guitares aux accents très métal côtoient la funk sans perturber pour autant notre sens de rythme. (« Give Me Your Life ») Que ce soit le sage « Ghost » ( qui donne envie de se dandiner sous les chœurs d’enfant de The Choral of St. John’s International School), l’hymne funky « Antislavery » ou le véritablement punk « PIL », on ne se retrouve toujours à chantonner les refrains de ces titres entêtants.Par ailleurs, on reconnaît dans cet album plutôt homogène des consonances avec Blur ou encore Justice (les chœurs de « Do It Again »). Skip The Use ne se tempère donc pas sur cet album tout simplement bouillonnant. Stéf
Skip the Use, Can be Late

Skip the Use : “Can Be Late” – Énergie et Fusion Musicale Encensé par les médias suite à des passages remarqués au Grand Journal et à Taratata et à leur nomination aux Victoires de la Musique, le groupe lillois Skip the Use a sorti le 6 février son nouvel album ‘Can be Late’. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cet album laisse présager le meilleur quand au potentiel scénique du groupe, tant il est un concentré d’énergie, de rythmes électro et de beats funky. Un Album Diversifié et Audacieux Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, le groupe ose différentes approches, que ce soit sur le titre d’ouverture bien péchu ‘People in the shadow’, sur un ‘Do it Again’ nettement plus minimaliste ou encore sur ‘Darkness Paradise’ et ‘Bastard Song’, qui envoient vraiment du lourd. Téméraire, le groupe va même jusqu’à intégrer des choeurs d’enfants, à l’instar du très réussi ‘Ghost’. Un Travail Approfondi et Cohérent A l’écoute, on sent que cet album est très travaillé et abouti. Mat Bastard au chant nous séduit une fois de plus par son énergie et sa justesse vocale, mais l’instrumental impressionne également tant il est complet et harmonieux. Une Fusion Rock-Électro Maîtrisée Souvent comparés à Bloc Party, les lillois n’ont rien à envier aux britanniques et associent brillamment le rock et l’électro, faisant de Can be Late un cocktail détonnant et festif, qu’on a d’autant plus envie de se prendre dans la tête en live. Ca tombe bien, ils passent fin mars au Splendid à Lille…En concert le 29 mars au Splendid à Lille Math
Smashing Pumpkins

Le dimanche 16 juin 2024 . Accord Aréna Paris. PREMIERE PARTIE Tom Morello est très bon, et c’est incroyable d’entendre le son des Rage en live. Et cette fin sur Killing in the name, quel pied ! Une première partie vraiment top. THE WORLD IS A VAMPIRE. Entrée en matière Les fans des Pumpkins ont certainement vieilli car ça bouge beaucoup moins qu’aux concerts précédents. Ils ont oublié que ce que l’on aime c’est leur son rugueux, leur énergie rock. On sent que des albums très calmes sont passés par là. Dommage car la set liste composée de 24 titres était quand même vraiment bien. Le public a préféré sortir leurs portables plutôt que de pogoter. Exit la fosse qui bouge dans tous les sens ! Et j’ai bien senti que les nouvelles chansons, plus lentes et mélodieuses ne plaisent pas à tous les fans qui les ont écoutées plutôt qu’appréciées alors que les anciens titres rock alternatif étaient un enchantement pour le public. En parlant de pogo, on a dû s’en contenter que sur Bullet, ou Zero. Une playlist variée La set liste a balayé tous les albums du groupe avec même 6 titres de l’album mythique « Mellon collie and the infinite sadness » ! Un délice et un retour dans le temps qui fait du bien. Un moment magique et hors du temps lorsque Billy a utilisé sa guitare sèche pour le titre « disarm », le public a frissonné et chanté avec lui. Le son était bon, parfois un peu fort mais la voix de Billy Corgan était parfaitement audible. Billy, vêtu de sa mythique combinaison noire était souriant, et le groupe a même communiqué avec le public. James a d’ailleurs sorti une vanne sur l’organisation des jeux olympiques et le bordel politique en France. Petite surprise et mignonnerie de la soirée quand les deux enfants de Billy sont venus sur scène pour danser et envoyer des médiators dans le public. La nouvelle guitariste KIKI WONG recrutée par petites annonces en janvier 2024 , a totalement trouvé sa place dans la musique du groupe et elle a fait une prestation très remarquée et dynamique. Petite déception concernant la choriste qui semble en décalage avec l’esprit rock du groupe. Le batteur a été exceptionnel et apporte une énergie folle. Il a été ovationné longuement par le public. Le concert se termine On a bien senti l’équilibre entre tous les membres du groupe, une belle complicité et une réelle envie de « communier » avec le public. Billy est resté le dernier sur scène et a longuement remercié le public, il a fait chaviré le cœur de ses fans. PAS DE RAPPEL Il y a un côté chouette aux concerts sans rappel. Au moins il n’y a pas cette fausse attente et les presque deux heures de concert représentaient une belle prestation. Voilà, un moment magique, nostalgique et une bonne dose de guitares et de rock alternatif, en espérant qu’ils reviennent vite en France. Isa
The Libertines

Un soir avec The Libertines! Il y a des soirées où l’on remonte des années en arrière ; et c’était le cas ce samedi 2 mars dans l’enceinte Lilloise de l’Aeronef, affichant complet pour le festival des Inrocks. C’est parti pour les concerts. Après un tour de chauffe tout d’abord par l’énergique groupe Français Ravage Club (qui revendique justement The Libertines comme source d’inspiration principale), puis un instant totalement délirant avec le groupe Anglais d’électro-rock-punk-et plus si affinités Fat Dog, arrivent à 22h comme prévu Carl Barât, Peter Doherty et leur équipe. Et quelle joie de retrouver leur collectif sur scène ! si le retour de Pete accompagné de Fréderic Lo avait déjà enchanté l’Aero fin 2022, il est toujours aussi agréable de retrouver l’ex-leader des Babyshambles en grande forme. Les guitares chauffent, les tubes enchainent. Peu de discussion avec le public par contre, mais c’est ça aussi le Rock Anglais. Nouvel album à venir Les nouveaux sons de l’album à venir ce 5 avril All Quiet on the Eastern Esplanade, comme « Run run run » ou encore « Shiver », sont aussi efficaces en live que sur les ondes ; mais on aurait aimé en découvrir plus lors de cette avant-première ! S’il y a moins de communion avec le public que lors de ce dernier concert Lillois de décembre 2022, on sent Pete Doherty jovial, qui cède son harmonica à la fosse après son solo, et l’ensemble du groupe heureux de faire le travail et de retrouver ses fans. Après un rappel insolite (au son de « Une souris verte », with English accent please), le groupe finit sur l’un de ses plus gros tubes, « Don’t look back into the sun », et s’éclipse après une heure 30 de show à la hauteur des retrouvailles. Il n’y a désormais plus qu’à attendre un petit mois pour découvrir le reste de leurs nouveaux sons ! J.C.
U2

U2 360° : Un Spectacle Grandiose Le show est au rendez-vous en dépit de très faibles désagréments qu’on aurait voulu ignorer. L’essentiel est préservé, à savoir l’ambiance d’un concert de U2 exceptionnel. La bande à BONO nous régale d’une représentation inoubliable dans un Rose Bowl qui ne l’est pas moins. Une mise en scène originale basée sur la très bonne idée de la scène circulaire, un public énorme qui encercle totalement les musiciens pour un spectacle d’anthologie. Ce positionnement constitue le nec plus ultra grâce à l’obtention d’une source sonore centrale, un point unique pour tous les spectateurs pour une ambiance de premier ordre. De plus les images circulaires diffusées permettent une immersion totale aux spectateurs présents. Des Chansons Inoubliables Pour nous, derrière notre écran, le spectacle en impose, le gigantisme de l’œuvre picturale étonne. U2 donne un concert plein, des airs connus que l’on se reprend à fredonner une fois la TV coupé. Comment oublier “Beautiful Day” “Sunday bloody sunday” “With or without You” (entre autres) qui raisonne encore dans notre tête. Comment ne pas apprécier l’hommage rendu à une femme d’exception : AUNG SAN SUU KYI prix nobel de la paix 1991. Quelques Points d’Amélioration Un léger regret, la qualité moyenne du transfert image. En dépit des 27 caméras HD, l’image malgré un matériel élaboré, ne mérite pas d’être appelée HD, impossible d’en tirer la perfection : grain, respect des couleurs, luminosité sont critiquables. Pour le son, préférez le HD MASTER. Evitez le dolby digital qui nuit aux timbres.Attention le sous titrage français n’est actif que sur les bonus sur lesquels je vous conseille un détour. En résumé, 360° at the Rose Bowl est à inclure dans votre dvd ou blu-ray thèque. Restera le regret d’un rendu pas tout à fait à la hauteur du fait de l’image. Tomatokk 2010
Vive la fête

Vive la Fête: L’Essence du Rock’n’Roll Électronique La première fois que j’ai entendu le nom du groupe, j’ai pensé à une nouvelle compilation à boire (et donc à écouter que sous l’effet de l’alcool !) de Patrick Sébastien. Heureusement, non ! Vive la fête vient de Belgique, c’est un homme( Danny Nommens), une femme ( Els Pynoo), un couple, qui vit cent pour cent la rock’n’roll attitude (comme Johnny, çà doit être la Belgique çà !) dans un univers « branchouille » et très jet set du côté de Gand et d’Anvers. Un Mélange Explosif d’Influences Lui, bassiste du groupe Deus, elle, mannequin et artiste, font un rock très électronique influencé par les eighties, très efficace, avec des paroles très simples, un peu comme si Bardot ou Lio chantaient sur une électro puissante et radicale. Un Duo Trash-Glam et Électrisant Il y a un peu de Gainsbourg et de Birkin, de Elli et Jacno dans ce duo très trash-glam et très lunettes noires pour nuits blanches. Nuit Blanche : L’Évolution Vers l’Électro Nuit Blanche, c’est déjà leur troisième album (après Attaque Surprise et République Populaire) avec de moins en moins de guitares et de plus en plus de machines à faire danser et pourtant le couple n’a jamais été aussi rock qu’à l’heure actuelle. Une Intensité Brutale: “Noir Désir” Mention spéciale pour le titre Noir Désir où les cris de Els sont d’une violence incroyable sur un rythme à faire danser même Mémé Noël ! (Notons que le titre n’a rien à voir avec l’affaire Cantat, l’album étant sorti en Belgique bien avant). Un Cocktail Musical Inclassable C’est quoi ? Du rock indépendant, de la new-wave, de l’électroclash, de la chanson française, de la techno, en tous cas, tout ce que je sais c’est que c’est bon et n’attendez pas qu’il sorte au milieu des diverses compiles pour vous le procurer. www.vivelafete.be Deny
Vive la Fête Aéronef Lille

Enfin le grand retour de VIVE LA FÊTE à l’Aéronef de Lille Tout le monde est là pour fêter les 25 ans du groupe d’ electroclash/ synthpop mythique. Et le moins que l’on puisse dire est que VIVE LA FÊTE à l’Aéronef nous a régalé ce soir avec un show puissant, dynamique et haut en couleurs. Les fameux Gantois emmenés par le noyau indestructible composé par Danny Mommens et Els Pynoo, nous font chavirer dès leur entrée sur scène. Les tubes s’enchaînent. à “quatsh” en passant par ” Exactement”, ” Touche pas” ou encore “Vérité” ou “Jaloux”. Le public est sous le charme évidemment Tellement de souvenirs derrière ce groupe! Et quel plaisir de retrouver le groupe. Els, toujours au top de sa forme et Danny nous entraînent dans leur monde électro et hypnotique. C’est peu dire que les membres de la Compagnie Artistique ont bien chantés et dansés avec la foule !!Nous attendons alors avec impatience les gros bonus qui nous rappellent tant de merveilleux souvenirs et voilà que s’enchaînent “Maquillage”, “Noir désir” pour finir sur une foule en délire avec “POP CORN” !! Le final des ce concerts de Vive la Fête sont toujours très attendu et celui de Lille n’a pas manqué de nous combler! Tout le public repart heureux. Vive la fête est dans nos cœurs depuis longtemps et ils nous avaient clairement manqués. Vanessa Lhrx
Zaho de Sagazan Aéronef de Lille

Dernier arrêt avant Zénith Jeudi 4 avril, Aéronef de Lille. Une salle déjà bien remplie pendant le groupe électronique et éclectique Meule. La foule attend impatiemment la révélation musicale qui a dévoré littéralement les victoires de la musique : la jeune et prodigieuse Zaho de Sagazan. Alors qu’elle entamera en fin d’année une grande tournée des Zéniths (dont celui de Lille). Bien commencé par sa date récente à Paris, il est encore possible de la (re)découvrir dans une salle un peu plus intime. Redécouvrir, possiblement, puisqu’elle avait enflammé le Grand Mix en décembre lors de la Pop Factory, mais festival oblige, le show était forcément un peu plus raccourci. Ce soir, la scène est sienne. Et quelle scène ! L’entrée s’effectue sur le sombre « La fontaine de sang », posant les bases d’une électro planante, sombre et assumée, comme dans les clubs Berlinois qu’elle explique adorer. Puis, tout s’enchaîne sans temps mort. De l’« Aspiration », à l’inédit « Le dernier des voyages », l’artiste enchaîne les titres calmes avec son groupe ou au piano. Mais aussi les plus dansants, sans hésiter à donner de sa personne et échanger avec le public. « Petite tempête s’est trouvée » Mais le grand basculement du concert arrive lorsqu’elle enchaîne son tube « Tristesse », à celle qui a été élue chanson de l’année « La symphonie des éclairs ». Les deux chansons qu’elle décrit explorer le même sujet de manière différente, à savoir la sensibilité et les émotions. Et l’émotion pure était palpable quand tout le public a repris son refrain. Et c’est ça qui fait la force de Zaho de Sagazan, c’est de mettre justement cette sensibilité pure au service de sa musique. Aussi bien dans les balades que dans la dernière partie du concert, qui avec un tryptique « Ne te regarde pas », « Dansez » et l’inédit, osé « Hab sex mit mir » (je vous laisse traduire sur Google) qui transforme littéralement la salle en club de techno Berlinois, effet visuels inclus. Le rendu sera probablement encore plus adapté lors de la tournée des grandes salles. Le public est totalement au rendez-vous. Surtout pour un dernier échange dans la fosse en clôturant ce voyage par le titre de Brigitte Fontaine paru récemment en EP, « Ah que la vie est belle », où l’artiste rayonne. On a hâte de voir la future météo que nous annonce cette « petite tempête » ! J.C