Dernier arrêt avant Zénith
Jeudi 4 avril, Aéronef de Lille. Une salle déjà bien remplie pendant le groupe électronique et éclectique Meule. La foule attend impatiemment la révélation musicale qui a dévoré littéralement les victoires de la musique : la jeune et prodigieuse Zaho de Sagazan. Alors qu’elle entamera en fin d’année une grande tournée des Zéniths (dont celui de Lille). Bien commencé par sa date récente à Paris, il est encore possible de la (re)découvrir dans une salle un peu plus intime.
Redécouvrir, possiblement, puisqu’elle avait enflammé le Grand Mix en décembre lors de la Pop Factory, mais festival oblige, le show était forcément un peu plus raccourci. Ce soir, la scène est sienne. Et quelle scène !
L’entrée s’effectue sur le sombre « La fontaine de sang », posant les bases d’une électro planante, sombre et assumée, comme dans les clubs Berlinois qu’elle explique adorer. Puis, tout s’enchaîne sans temps mort. De l’« Aspiration », à l’inédit « Le dernier des voyages », l’artiste enchaîne les titres calmes avec son groupe ou au piano. Mais aussi les plus dansants, sans hésiter à donner de sa personne et échanger avec le public.
« Petite tempête s’est trouvée »
Mais le grand basculement du concert arrive lorsqu’elle enchaîne son tube « Tristesse », à celle qui a été élue chanson de l’année « La symphonie des éclairs ». Les deux chansons qu’elle décrit explorer le même sujet de manière différente, à savoir la sensibilité et les émotions. Et l’émotion pure était palpable quand tout le public a repris son refrain.
Et c’est ça qui fait la force de Zaho de Sagazan, c’est de mettre justement cette sensibilité pure au service de sa musique. Aussi bien dans les balades que dans la dernière partie du concert, qui avec un tryptique « Ne te regarde pas », « Dansez » et l’inédit, osé « Hab sex mit mir » (je vous laisse traduire sur Google) qui transforme littéralement la salle en club de techno Berlinois, effet visuels inclus. Le rendu sera probablement encore plus adapté lors de la tournée des grandes salles.
Le public est totalement au rendez-vous. Surtout pour un dernier échange dans la fosse en clôturant ce voyage par le titre de Brigitte Fontaine paru récemment en EP, « Ah que la vie est belle », où l’artiste rayonne.
On a hâte de voir la future météo que nous annonce cette « petite tempête » !
J.C