Vous revenez avec un nouvel album. Aviez vous une idée précise du son que vous souhaitiez avoir au moment de l’enregistrement ?

Pas vraiment en fait. Parce que quand j’écris les chansons, c’est plus comme un accident. Je n’écris pas de chansons dans le but de faire un album. Je travaille sur beaucoup de chansons différentes que j’écris aussi pour d’autres, c’était là juste une longue période d’écriture, et un jour de septembre, je me suis dit que j’allais faire un album. C’est venu comme çà sans vraiment y penser au préalable. Je n’ai jamais été vraiment dans cette situation avant. Travailler et se dire d’un coup que j’allais faire un album. Je voulais garder cette spontanéité et c’était une bonne opportunité pour moi cette fois pour y garder l’impression du son live. J’ai imposé mes idées sur cet album. Je ne voulais pas d’un album live non plus, plus quelque chose de frais et vibrant.

Quel serait pour vous le morceau le plus représentatif de l’univers que vous vouliez donner à votre album ?

Mon univers est un peu différent pour chacune des personnes ! Chacun peut en avoir une idée différente. Mais je dirais que The plough représente un peu les sentiments et les idées principales que j’avais. C’est un peu le modèle pour moi.

Et quel a été le plus difficile à faire ?

Lady of a certain âge facilement ! Quand j’ai commencé à écrire l’histoire de cette femme qui va du début à la fin de sa vie, je me suis dit que ça n’allait pas être facile. Ca m’a pris du temps.

Vous apparaissez toujours sur les pochettes des albums. Pourquoi pas cette fois ?

J’y suis ! Je suis au milieu du timbre, un vieux timbre avec le chapeau et la bouteille de champagne ! On a pris une photo de moi avec un vieil uniforme et on l’a intégrée dans une photo et donc le timbre. Etre sur la pochette de l’album est un peu une marque de fabrique pour moi. J’aime bien être sur la pochette de mon album même si l’album n’est pas obligatoirement parfaitement moi. Le seul qui n’était pas du tout moi était Regeneration et même si j’adore cet album, c’est un peu l’album d’idées de personnes différentes et là je ne suis pas dessus ! C’est plus facile en étant sur les pochettes de construire une image forte.

Sur l’album, on peut entendre des arrangements de cordes. C’est difficile de reproduire ça ensuite sur scène ?

Il y a quelques chansons de l’album qu’on ne peut pas jouer, c’est vrai. Mais ça va maintenant c’est plus facile parce que j’ai le même groupe depuis quelques temps déjà. Pour les cordes sur l’album, c’est à peu prêt les mêmes personnes du groupe. C’est un peu une tradition dans certains albums rock d’introduire des instruments comme le violon. On peut les enregistrer dans l’ordinateur et le retranscrire live mais c’est aussi plus économique !lol ! C’est impossible de déplacer tout le monde sur la tournée !

Quand tu as commencé Divine Comedy et qu’on compare avec les groupes qui existaient à l’époque, peu sont encore présents. As-tu une recette pour être toujours présent des années plus tard ?

J’ai beaucoup de chance, ils abandonnent trop vite je trouve. Mais je ne vois pas pourquoi j’arrêterai, je fais juste on métier, c’est la seule chose que j’ai pu faire. Je n’ai jamais eu d’autres boulots. Du moment que j’ai quitté l’école, j’étais dans ce groupe ! J’ai de la chance. Mes influences existent mais j’essaie de m’en détache, ce que d’autres groupes peuvent ne pas réussir. J’essaie d’être un fan de base avec moi, aussi loyal que ce soit, pour me prévenir de moments à venir plus difficiles. Je continue à faire mes disques sans me soucier des autres.

Tu as travaillé pour l’album de Charlotte Gainsbourg, Jane Birkin, Vincent Delerm…Créer des chansons semble facile pour toi…

C’est un dilemme parce que je n’aime pas faire des choses trop faciles !lol ! C’est un travail difficile mais c’est bien comme ça. C’est une sorte de challenge et j’aime beaucoup ça. Je n’aime jamais souffert de la page blanche, je m’isole et graduellement les choses apparaissent. C’est cool, je ne sais pas comment ça marche, pourquoi c’est comme ça, mais ça continue de fonctionner pour moi. Peut être aussi que je suis comme ça parce que je le fais depuis longtemps. Pour Charlotte Gainsbourg, j’ai juste écrit les textes parce que Air a fait la musique. Je sais que je peux écrire des textes, une idée vient comme ça et j’essaie de l’extrapoler, ça dépend de ce que les personnes veulent. Charlotte était super cool et Nigel Godrich qui a produit l’album est un de mes meilleurs amis. Ca s’est très bien passé.

Comment expliquer que tu travailles avec beaucoup d’artistes français ?

Je peux juste dire que c’est peut être parce que je suis connu en France ! Les gens savent qui je suis et ce que je fais. L’année dernière, j’ai fait pas mal de choses en Angleterre. Ce serait plus des coïncidences.

Que peut on vous souhaiter pour cette année ?

Beaucoup d’argent !lol ! Je ne pense pas que ça arrivera ! Par chance, je n’ai aucune idée de ce que je ferai l’année prochaine ! Mais j’aime ça, parfois dans ce travail, tout est planifié, j’aime ne pas savoir, on va beaucoup bouger alors souhaite moi bonne chance !

Tof