Peux tu nous rappeler un peu ton parcours ?

J’ai créé mon personnage quand j’avais 12 ans. Je me suis au départ inspiré du tigre pour son élégance et j’ai commencé à placer mon personnage dans mon univers dans un premier temps via des croquis. A partir de 15 ans, je me suis mis à la sculpture. Je l’ai mis de suite en 3D dans un univers urbain. Tout au départ, je voulais porter mon personnage dans une égalité hommes/ animaux mais très vite, j’ai mis ça de côté. Il y a 7 ans sur une de mes premières expos, j’ai représenté Paschat, mon personnage sur un baril représentant cette égalité ainsi que le lien avec la pollution. J’avais au départ des choses à dire de ce côté là mais aujourd’hui mes idées ont changé et je me suis plus concentré sur mon personnage. Ce qui me passionne aujourd’hui, c’est mon personnage et non plus les idées que j’avais plus jeune sur mes créations. C’est un peu comme Mickey, un moment on oublie la souris et on aime son univers. Aujourd’hui, je cherche à développer mon personnage dans son univers très urbain avec des thèmes à la base plutôt froids où je vais mettre Paschat en lumière, un univers très coloré qui rappelle l’enfance. J’ai donc choisi de le développer dans cette direction. Quelques années plus tard, j’ai continué à travailler sur du tableau cette fois mais toujours en volume vu que la technique de mes tableaux est de la modélisation en 3D. C’est du modelage sur écran. Et aujourd’hui quand on vient à mes expos, on peut se dire qu’il n’y a pas de cohérence entre les sculptures et les tableaux, vu la différence entre 2D et 3D mais au final , il y a bien un lien car c’est lié à la structure de mes tableaux , et les deux restent toujours dans cet univers très urbain tout en gardant ce style très tendre avec des expressions très attachantes.
Souvent quand les gens viennent me voir, je leur dis que même si je n’ai pas 50 ans de carrière, je travaille sur cet univers depuis très jeune, et ma vision a évolué et aujourd’hui ma vision de départ est presqu’erronée car je ne suis pas du tout un artiste engagé, je ne suis pas là pour dénoncer quoi que ce soit.
L’univers que j’ai choisi est un univers qui m’apaise et c’est ce qui me convient.

Quel matériau utilises tu pour tes sculptures ?

C’est une technique traditionnelle de base. C’est une sculpture en argile et en terre. Une fois le modèle
terminé, je donne ça à mon mouliste qui va prendre les empreintes pour le moule. Une fois que le moule est créé, on y fait couler la résine. Toutes mes cultures sont en résine polyester comme pour les coques de bateaux. Suivant la complexité des œuvres, il peut y avoir plusieurs moules qu’on va rassembler ensemble. Ensuite on ponce et je commence à mettre la peinture. Toutes les peintures sont créées à base d’aérographe et il y a plusieurs techniques : du pinceau, du marqueur qui permettent d’avoir des effets visuels différents avec des peintures uniques à chaque fois.

Vendre une œuvre qui est un peu notre bébé et s'en séparer, ça fait un peu mal au cœur ?

Quand on termine une œuvre, on est content de soi mais c’est bien de se dire que cette œuvre pourra partir chez quelqu’un qui a eu un coup de cœur et qui va l’exposer. C’est pour moi la plus grande satisfaction. Il n’y aurait pas d’intérêt à ce que mes œuvres restent toujours sur mes expos. Après ça peut faire mal au cœur de s’en séparer trop tôt mais on a cette satisfaction de se dire que les gens nous suivent et apprécient mon travail. Quand je fais ce genre d’expos, c’est bien entendu pour faire découvrir mais le but est aussi de vendre car on ne peut pas louer des domaines et organiser des événements pour accueillir 5000 personnes sans avoir aussi l’objectif de se séparer de quelques œuvres.

As tu d'autres artistes qui t'ont influencé ?

Je n’ai pas forcément d’artistes qui m’influencent particulièrement mais j’ai des artistes comme Basquiat qui vont venir sur certaines œuvres. On va voir des petits détails qui viennent de lui et parce que mon univers est très urbain même si ça n’est pas du pop art ou du street art. Basquiat était un artiste plutôt art brut avec un univers très différent du mien mais je trouve que ça matche bien. C’est un artiste que j’aime beaucoup, j’aime introduire certains détails de ses tableaux. Après inconsciemment, on est tous inspiré par quelque chose ou quelqu’un même si ça n’est pas voulu. Ça peut se faire dans la vie de tous les jours, ce qu’on voit. On peut être inspiré sur de la couleur, un volume. Tout le monde même les plus grands se sont inspirés d’autres. Je n’ai aucun problème avec ça.

Paschat était seul au début...

Oui, au départ, c’était un jeune adulte et finalement une version plus jeune est sortie. Après, mon
personnage est androgyne. Certains l’interprètent comme le père et le fils mais c’est plus une famille et on l’interprète comme on veut. En tous cas, il y a un adulte et un enfant. Il y a deux ans, j’ai eu l’idée d’associer un ourson à mon personnage qui se veut un peu parfait, bien proportionné. J’ai donc pris l’ourson qui a une forme visuelle totalement différente. Et sur mon œuvre « le Tigre et l’Ourson », on voit qu’ils s’aiment malgré leurs différences. Ce sont deux êtres humains, mais ne se ressemblent pas et l’ourson rappelle l’innocence de l’enfance. Dans mon univers, tout le monde peut vivre ensemble. L’ourson est lui aussi un personnage très innocent, très doux et donc d’un côté, on a ce côté félin très élégant et svelte et l’ourson, lui le petit gourmand de la bande qui fait toujours des conneries. Il a très vite intégré mon univers, les gens ont compris très vite ce qui m’a amené à faire une
sculpture rien qu’avec lui. Aujourd’hui, on a donc une petite bande familiale ou de copains, on l’interprète
comme on veut.

Tu as des expos partout dans le monde. Y a t'il des différences de perception suivant les pays ?

Aujourd’hui, j’expose de manière régulière en France, en Espagne et en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Hollande….J’ai également exposé en Floride donc on peut dire que mes œuvres commencent à avoir une certaine notoriété. Il faut dire que c’est un style assez particulier et souvent je dis que dès qu’on a vu une fois, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on se souvient. Avec 7 ans d’expos en continu, je me rends compte que mes œuvres partent aux 4 coins du monde. On peut donc retrouver mes œuvres un peu partout et je mets à jour mes expos dans mon planning sur mon site. Mon univers est un peu à part et finalement c’est toujours la même chose au niveau perception. Après rien n’est acquis et il ne faut pas se reposer sur ses lauriers et il faut bien s’entourer.

7 ans pour arriver là paraît très court finalement....

Il y a déjà une dizaine de galeries avec qui je travaille à l’année et 25 salons d’art internationaux où je
participe tous les ans donc il y a eu quelques centaines d’expos en 7 ans !

C'est parfois difficile pour certains artistes de se faire un nom dans le milieu....

Après c’est comme dans tout milieu artistique, c’est le travail qui paie. Il y a beaucoup de concurrence un peu comme la danse ou la chanson, le cinéma. Certains sortent leur épingle du jeu. Les réseaux aident et certains salons peuvent aider et peuvent être de bons tremplins même s’il faut un certain budget. Ça aide à avoir de la visibilité et après c’est le client qui décide si ça marche ou pas.

Notre site est aussi axé sur la musique. Ecoutes tu de la musique en créant ? Vas tu à des concerts ?

J’écoute beaucoup de choses, du jazz, de la soul, du r’n’b, de l’électro. Sur mon ordinateur, j’ai plus d’un mois et demi de musique. J’ecoute toujours de la musique, même sous la douche J’adore la musique et je vais régulièrement à des concerts. Je suis allé voir Beyonce à Edimbourg, Alicia Keys à Barcelone ou Usher à Las Vegas. Je fais 2 à 3 concerts par an, ça dépend des opportunités et du temps que j’ai !

Tof                   

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