Les Lillois de Skip The Use se sont bâtis une solide réputation scénique que je n’ai pu qu’apprécier au Main Square Festival 2012. Une explosion d’énergie sous le groove de la voix chaude et prophétique de Matt Bastard, voilà ce que j’en ai retenu. Mais pouvait-on retranscrire ce dynamisme rebelle sur un album ? Incontestablement, je ne peux que répondre oui.

« Can Be Late », sorti en février 2012, sonne comme une folie urbaine à la fois sombre et jouissive. Le groupe se veut punk. Il l’est surtout dans l’esprit. Les influences se puissent dans de nombreux registres. On obtient un mélange très bien dosé, dansant à souhait et provocateur de toutes pulsions.

Cette musique, que l’on ose malicieusement qualifier d’anticonformiste, a l’avantage de plaire à tous par ses genres multiples. « People in the Shadow », qui débute l’album, résume bien la position du groupe. (Entre autres une batterie puissante et un électro festif) Des guitares aux accents très métal côtoient la funk sans perturber pour autant notre sens de rythme. (« Give Me Your Life ») Que ce soit le sage « Ghost » ( qui donne envie de se dandiner sous les chœurs d’enfant de The Choral of St. John’s International School), l’hymne funky « Antislavery » ou le véritablement punk « PIL », on ne se retrouve toujours à chantonner les refrains de ces titres entêtants.
Par ailleurs, on reconnaît dans cet album plutôt homogène des consonances avec Blur ou encore Justice (les chœurs de « Do It Again »).

Skip The Use ne se tempère donc pas sur cet album tout simplement bouillonnant.


Stéf