L’insolence toujours debout

Avec plus de 30 ans de carrière, Marcel et son Orchestre est une institution du rock festif français, entre ska, punk et humour politique. Originaires de Boulogne-sur-Mer, ils enchaînent les concerts costumés, les tubes impertinents et les refrains fédérateurs. Après une pause et un retour remarqué, ils reprennent la route avec toujours autant d’énergie. Leur show au Main Square Festival 2025 s’annonce comme une gigantesque fête populaire… et bien sûr engagée.

30 ans de fête et toujours debout

Rendez-vous le dimanche 6 juillet, de 17h00 à 18h00, sur la Main Stage, pour une heure de folie collective avec Marcel et son Orchestre.
Ska endiablé, énergie punk, cuivres en furie et humour piquant : la bande de Boulogne-sur-Mer prouve qu’on peut faire la fête tout en restant engagé.

Leur passage promet d’être une claque sonore et visuelle, dans la plus pure tradition du “Marcel-style” : déjanté, solidaire et explosif.

Une déferlante festive à revivre en textes, photos et rires avec la compagnie artistique !

Interviews exclusives et photos

Photos Jérome Pouille & Vanessa LHXR

Setlist Main Square:

Avanaguilla

Je veux m’amuser avec toi

Petite culotte

Stigmatise-moi !

Maudit karma

La 7ème compagnie en Jamaïque 

Autocentré

Quand on sait pas dire non

Médiseuse

Le mouton kabyle 

62 méfie-te

Dans ma boudinette

Cerf-volant

Comme un balai

Interview Main Square

Vous avez fait votre concert sur la scène du Main Square tout à l'heure, donc comment ça s'est passé pour vous ?

Plutôt vachement bien. Franchement, c’est super. Tu sais, tu t’es réveillé. Ça fait bizarre, à 5h, c’est pas toujours facile, etc.
Tu ne sais pas si tu allais être attendu. Et visiblement, il y avait bien bien du monde. Les gens se sont contactés.

Je me suis demandé si les gens allaient venir déguisés...

Oui ici il y a plein de trucs. C’est un festival, il y a beaucoup d’artistes.
Quand tu arrives déguisé, je pense que ce n’est pas vraiment pour Micka. Non. Et à la fin des morceaux, je me suis dit que peut-être qu’il y a des gens qui vont nous cracher dessus.
Mais, la scène était noire de monde. C’est pour ça qu’on a vendu une grande scène. On a vendu une grande scène, parce qu’on ne voulait pas, si jamais ça ne plaisait pas, qu’ils nous crachent dessus.

Puis là, ils nous ont dit que la scène faisait 67 mètres. Alors que nous, on s’était entraîné pour que la scène fasse 62 mètres.
Il n’y a rien. Mais 4 mètres de plus, ce n’est pas rien. Il faut les couvrir.

Cette année, il y a eu un album qui est ressorti. Ça faisait longtemps quand même qu'on n'avait pas eu d'album de Marcel. Qu'est-ce qui vous a fait que là, d'un coup, il y a beaucoup de trucs à dire ?

On a mis 12 ans à l’ enregistrer. On a attendu que Rachida Dati soit ministre de la Culture. Elle nous a dit, allez Marcel, vous allez bien me faire un album. Elle avait 300 000 euros pour nous. Elle nous a dit: J’ai des ronds. J’ai des ronds, je peux financer. Non mais bon, ça faisait longtemps.
On n’avait rien sorti. Mais on ne s’est pas fréquenté pendant 5 ans.

Il y avait des projets à côté. Oui, Bouli, ce n’était pas simple. On a eu des projets annexes les uns les autres. Je pense qu’on était séchés en 2012, réellement. On n’a plus de 20 ans.
On a fait entre 80 et 120 dates par an. On était parti 200 jours par an sur les routes. On ne s’est pas aperçu que ça nous avait épuisé.
On ne voyait pas bien comment mener le truc. Et on a connu des accidents. On a perdu des personnes très chères.

On a fait entre 80 et 120 dates par an. On était parti 200 jours par an sur les routes. On ne s’est pas aperçu que ça nous avait épuisé.
On ne voyait pas bien comment mener le truc. Et on a connu des accidents. On a perdu des personnes très chères.
Difficile à gérer. Donc, il y a eu besoin de prendre du recul. Et puis après, en 2017, un ex-ami nous a réunis pour un concert qui partait plus de l’idée d’une réunion. On a joué ensemble. Il y a eu du plaisir à le faire. Après, il y a eu des copains qui ont commencé à nous dire qu’on serait quand même bien à nouveau ensemble.
Il fallait que nous prenions du temps pour y réfléchir. Il fallait que la proposition soit intéressante. Et puis, il y a eu des gens au Grand Sud qui nous ont proposé quelque chose. On a eu des conditions pour travailler. C’était super. On a dû faire une date.
Il y a eu tellement de bons moments qu’on en a fait trois finalement. Il y en a eu même quatre. Et puis après, on a repris des dates. On s’est pris un an et demi.

Entre 2012 et aujourd’hui, il s’est passé 13 ans. 13 ans, je ne les ai pas vu passer.
C’était le moment où il fallait le faire. On a trouvé tous les ressorts. On a eu des difficultés à réveiller tout ça, à chasser le costume Marcel.

Quand on ne sait pas dire non à quelque chose, qu'est-ce qu'il y a ? Un truc que vous avez accepté et sur lequel vous n'avez pas pu dire non ?

Il y en a plein, je me dis. Il y a plein de copains qui ne savent pas dire non. On est plutôt des bonnes pattes. Il ne faut pas grand-chose pour qu’on se sente un peu mal à l’aise, pour qu’on se culpabilise. Pour qu’on se dise, je suis emmerdé. et que finalement on dise oui!

Avec tout ce qui est politique qu’il y a en ce moment, il y a aussi pas mal de choses et on est obligé de réagir.
De laisser entendre que d’un seul coup, tous ces gens qui ont des blogs, des machins, des trucs dégueulasses, mais odieux, d’un seul coup, sont plus fréquentables que les gens de gauche. Qu’est-ce que c’est que cette inversion des valeurs ? Ce n’est pas possible. Il y a un truc qui ne marche pas. On sait à qui appartiennent les chaînes d’infos en continu. On sait aussi comment ces chaînes balancent du venin dans la tête des gens. Mais à un moment, il y a un truc qui ne va pas. Ce n’est pas envisageable. Il y a même des salles hystériques. L’Olympia, ça appartient à Bolloré. Ces gens sont en train de tout racheter pour faire de la merde. Avec les petits moyens qu’on a, on a quand même envie de dire les amis, il y a un truc qui déconne. Et puis on a plein de potes qui sont dans la mouise, qui ne savent pas s’ils vont avoir la possibilité de terminer leur mois, qui ne savent pas s’ils vont pouvoir s’avoir payé leur loyer en panique.
Et on peut dire, ton renoncement, c’est leur victoire. Leur victoire, ce sera les gens auxquels tu renonceras. On doit se rassurer les uns les autres. On doit se serrer les coudes. On ne va pas lâcher. C’est pas envisageable.

Tof