Crédit photos: Vanessa Lhrx / M Koeur
Bonjour Sylvain, alias M KOEUR. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ton parcours ?
Moi ce qui est marrant, c’est que je suis tombé dans l’art par hasard. J’ai eu de la chance, parce que finalement je me fermais la porte au départ. Et puis, au gré d’une rencontre amoureuse… Hop je tombe dans la peinture! Après, ça commence par des petits bidouillages, comme vous avez vu. Par exemple sur la boîte aux lettres et ce genre de choses etc. Mais assez rapidement sans y réfléchir, je trouve mon identité: ‘Je dessine ce COEUR.’ Je me rappelle très bien, c’était une période où je réussissais bien à gagner ma vie. Mais au final je n’étais pas satisfait de ma vie en général. Il y avait le confort, mais je me dis: ‘si c’est que ça, bof, c’est pas fou. ‘ Tout ça m’amène à faire un atelier méditation.
Ce processus m’a mis sur la voie, c’est une histoire de cœur, finalement. J’étais trop cérébral à l’époque, et quand tout passe par la tête, on passe à côté du plus gros de l’expérience. En société ça marche, on sait coller les bouts, mais il manque un morceau. Et à ce moment-là, il y a un soir où ça prend forme. Je dessine le fameux cœur un peu biscornu. Franchement au début je ne sais ni peindre ni dessiner. Je mets sa couronne au coeur et pour moi: ‘c’est le symbole’. Le cœur revient en avant dans ma vie. À partir du moment où c’est devenu une évidence, il y a ce lien qui est fait. Maintenant, ça continue d’être de plus en plus vrai.
Et justement, on parlait de tes créations: Il y en a de plusieurs types. A quel moment tu choisis l'un par rapport à l'autre ?
Justement, c’est par rapport à mon état. En fait, je vais choisir ce que j’ai envie de faire sur LE moment parce que tout simplement, j’ai remarqué que ça va être très simple pour moi de peindre ce que j’ai envie tout de suite.
Par contre, si je pars sur une série qui ne me parle plus trop pour l’instant ça sera un autre fonctionnement. Et ce n’est pas dit qu’elle ne revienne pas. Elle revient toujours. Ça va être fastidieux. Je vais dire: ‘ Ouais, bon, ça ne marche pas et tout ‘ ! C’est un truc que j’aime aussi dans la vie. J’aime me dire que ce qui est plus facile à faire, c’est ce qui me passe par la tête en premier, ce qui me donne ENVIE, ce qui me donne de l’énergie. Si je me contrains c’est pas top. Je pense qu’on a tous pas mal de moments dans la vie où on se contraint et il faudra apprendre comment on fonctionne. Qu’est-ce que c’est pénible ! Alors qu’à la place on peut passer un bon moment. C’est vrai que je marche beaucoup comme ça la peinture, c’est ça. C’est comme ça qu’il y aura une énergie, qu’il y aura quelque chose de VRAI dedans. Je pense que je suis dans ta question.
Et au niveau des supports, tu les choisis comment? Par exemple tu choisis soit sur tableau, soit à l'extérieur ou sur les fresques. Pourquoi l'un et pas l'autre ?
C’est un petit peu la même chose pou moi. J’aime autant la fresque que l’atelier et la toile. En général j’aime beaucoup créé sur la toile. Après j’aime bien des supports un peu plus originaux aussi. Si on parle des travaux qu’on expose à la maison ou dans des entreprises ou autres par exemple. Il y a une fois j’ai dû trouver un support qui serait adaptable dans une cave à vin, Là, j’ai trouvé un support inoxydable, un beau support. C’est vrai que j’aime bien la finition et que tout soit beau etc. Genre en exemple la caisse américaine, etc, j’aime tous ces détails là. À part ça on en revient à l’ENVIE. Par exemple si j’ai envie de m’évader de mon atelier, je vais choper un mur dehors. S’il n’y a pas de projet particulier, je vais me faire plaisir et je vais partager aussi. C”est vrai que je rencontre pas mal de monde dans la rue au hasard quand je suis là-bas et je sais que ça plaît. Dans ces moments là je n’ai pas de questions à me poser. Tant que je fais ce que j’aime et que je me donne à 100 %, je sais que ça sera bien reçu. C’est vrai que c’est une chance parce qu’autrement, il pourrait avoir une retenue et se dire « Ouais, bon… »… Mais là, comme je suis bien accueilli, ça va. C’est vrai que c’est une grande chance pour moi, j’insiste là dessus.
Et comme c'est toujours hyper coloré, il y a déjà eu des fois où tu t'es dit « Non, aujourd'hui, je veux voir son côté sombre. » Ça t'est déjà arrivé ou pas ?
En fait, moi, j’aime bien tout explorer. Ce que je me dis c’est qu’il y a des lieux dans lesquels les couleurs ultra flashy, ça ne va pas être approprié. Pour autant, je n’ai pas envie de dire « Non, désolé, j’utilise que ces couleurs. Finalement j’ai appris à toutes les aimer, à me dire « Tiens, celle-ci, je n’ai jamais essayé. Qu’est-ce que j’en ferai ? » Et puis finalement, je suis super content. Donc, j’aime m’adapter aussi. Il y a quelque chose qui revient régulièrement dans mon travail, particulièrement en fresque (mais c’est vrai aussi là où sont dessinées les toiles) En fait si l’œuvre est réussie, c’est une chose. Mais si l’œuvre ne s’adapte pas dans son environnement, disons qu”elle ne sera peut-être pas aussi belle. Non, on n’y sera pas. Il faut que ce soit fluide. On se dit « Bon, j’apprécie. » Après on peut aussi avoir le droit de se dire ” Je casse l’environnement ” ! Par exemple, je vais ramener un gros truc rouge et ça peut être tout à fait LE choix à faire dans certains cas, suivant l’envie. Mais j’ai ce questionnement: ” Est-ce que ça fonctionne ? ” Après si on me dit ” Il faut que ça flashe à fond là “,alors qu’habituellement ça ne serait pas trop l’idée. Ça va créer quelque chose de très dynamique et ça sera peut être le meilleur choix. Voilà, c’est ça. Il y a mon approche esthétique. Et puis il y a ce qui est recherché aussi par la personne qui va me solliciter. En général, ça colle. Tout s’aligne. Donc, c’est ça qui est bien aussi.
Justement, pour le thème par rapport au cœur, le thème c'est l'amour évidemment. Est-ce que c'est le message le plus important à faire passer pour tout le monde ?
Oui. Ça, c’est vrai. Après, il y a une chose à laquelle je pense tout de suite, c’est que l’amour, c’est très vaste. On a une définition qui est assez limitée. L’amour est particulier pour chaque personne en fait. Ça peut aller au-delà des relations interpersonnelles. Je veux dire, c’est un état d’esprit. Je dirais que c’est peut-être un ensemble physiquement. On le sent d’une façon et on peut l’être par exemple en étant dans une forêt, seul avec un arbre ou je ne sais pas quoi. Sinon je me dis qu’à partir du moment où on sait être bien seul et heureux, c’est l’idéal pour être bien avec les autres. C’est-à-dire qu’on se connaît et on sait comment on fonctionne. Si on n’arrive pas à être bien seul, ça veut dire qu’on ne sait pas encore appuyer sur quel bouton. Quand et où etc pour se connaître vraiment. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Ça fait un peu mécanique, mais c’est un peu l’idée. J’avoue que de temps en temps, ça m’échappe… De temps en temps je me dis que ça ne va pas fort. Est-ce que c’est comme ça ou est-ce que je n’ai pas capté ce qui se passe ? Ce n’est pas noir, c’est la vie. Parce que pour moi ça va de mieux en mieux et c’est dingue.
Je n’aurais jamais imaginé que ça puisse être si cool. C’est vrai que au début, on ne comprend rien. On n’a pas le temps de réfléchir. On n’a pas le temps de quoi que ce soit d’ailleurs. C’est vrai qu’en étant jeune, il se passe des milliers de choses par exemple. C’est une notion qui n’est pas facile à représenter quand même. Parce qu’elle est différente pour chacun. Du coup, la perception que les gens peuvent avoir est différente de la tienne. Après, ça peut prendre un tas de formes, mais c’est vrai que ça se joue beaucoup à l’intérieur. C’est une sensation. Du coup je suis ravi d’apporter un petit peu ma perception et de me dire que dans le pire des cas, même si je n’y suis pas, je trouve qu’on a de beaux échanges. Ça apporte de bonnes vibrations. J’essaie de faire au mieux. Mais en tout cas, ça apporte des choses très positives. Mais c’est vrai que c’est quelque chose de central. Ça mériterait qu’on creuse un peu. Si on regarde par exemple le cinéma, c’est ultra limitant. Dans notre jeune âge, je pensais que ce n’était pas facile. On recevait pleins de messages. Mais ça va au-delà de la vision du cinéma, c’est vrai que je suis ravi de pouvoir ajouter un petit peu ma propre vision.
Et justement, les cœurs que tu dessines sont devenus un peu comme tes emblèmes. Est-ce que, comme par exemple il y a eu les J.O. avec les bonnets phrygiens, avec les phryges. Est-ce que ça t'intéresserait par exemple que tes cœurs soient pris comme un emblème quelque part ?
Ah oui ” Emblème “, je me dis que ça en est déjà un. C’est vrai que c’est un mot qui est assez fort. Emblème… En fait, chacun peut choisir d’en faire un emblème s’il le souhaite finalement. Ça dépend comment tu définis ça. Tu veux dire quelque chose de très largement reconnu ? Et qui pourrait aussi être présent à un événement particulier par exemple ? C’est vrai que je serais ravi plus je montre mes cœurs, plus je suis content. Après, ce qui me fait le plus plaisir, c’est d’échanger avec les gens et de rencontrer. C’est vrai qu’au final pour moi, c’est plus important de continuer à rencontrer un tas de gens, de discuter, d’avoir un réel échange et une connexion. Et puis c’est vrai que dans le fond, plus il est vu plus je peux être surpris à avoir ces rencontres qui se produisent un peu n’importe quand. Mais c’est vrai qu’en soi, je n’ai pas d’objectif particulier. J’ai l’objectif de continuer à prendre plaisir de créer et de continuer à partager. Je veux donner du plaisir avec mes œuvres. Peu importe la forme que ça prend.
De toutes façons je pourrais décider autant que je veux d’une forme particulière. Si cette forme ne vient pas, elle ne vient pas. Ce n’est pas grave. Comme les fraises j’ai déjà fait des grands formats. Je voudrais peut-être faire un peu plus grand. Mais au bout d’un moment au lieu de penser qu’à ça, je me suis dit que je devais laisser les choses venir. Je suis focus sur ce qui est là dans le présent. J’essaie d’être le plus là possible. Au final, qu’on me propose de faire un format 20-20 sur toile ou une fresque monumentale, s’il y a une belle rencontre au milieu, quelle est la différence ? Après c’est plus physique. Il y a quand même une différence. Au fond de moi l’aventure sera la même. Si j’ai envie de dire oui à ce qu’on me propose, c’est l’essentiel. Si j’ai envie de foncer, ça me donne envie de m’activer et d’y aller. La forme que ça prend est moins importante que comment je vis l’expérience. C’est bien aussi de se changer les idées. Donc je fais un truc plus grand que d’habitude. C’est cet aspect où on se dépasse. Parce que c’est vrai qu’il y a l’imagination qui prend une autre direction. Physiquement, ça se vit différemment. C’est évident que c’est bien mais c’est au second plan, je dirais.
Et le contrat avec Bic x M Koeur, comment ça se passe ? C'est eux qui appelle ?
Là, c’est une chance folle justement. C’est BIC qui me contacte. En juin 2022 par chance, ils étaient sur Lille. Ils voient un peu mon travail dans la rue. Après, ils me retrouvent sur Instagram. Ils me contactent par mon site internet. Du coup je vois le mail et j’hallucine. Je me dis « Waouh ! » Parce qu’en général, je continue à travailler. Je ne me pose pas trop de questions en fait. Quand de temps en temps tu as un nouveau projet qui arrive de cet ordre-là, je suis un peu comme un fou. C’est évident que j’ai accepté. Moi, c’est comme d’habitude. La seule chose que je fais, c’est que je donne le maximum. Cette collection a été dessinée et redessinée puis repensée. C’est vrai que j’ai eu cette chance que BIC me contacte. Après, ça rejoint ce que je disais tout à l’heure. C’était un peu au point mort malgré tout, je ne les avais pas encore rencontrés. Je me suis dit « Je ne vais pas attendre d’être sur Paris pour faire un saut et tout.
Je vais y aller exprès parce que de toute façon, ça donne envie. Qui m’a contacté ? Quels sont ces gens ? » Et donc ça a tout de suite connecté entres nous. On a parlé de tout et de rien comme d’habitude. Dans ces moments-là, on a envie de travailler ensemble et tout le monde avance. Mon design a avancé. De leur côté ils ont mis en place tout ce qu’il faut pour que ça sorte. Je connais de plus en plus de monde dans l’équipe parce que c’est vrai que c’est une équipe qui est énorme. Mais le point commun de toutes ces personnes, c’est qu’elles sont motivées et qu’elles ont envie, qu’elles m’inspirent. Du coup ça c’était encore une chance. J’ai l’impression d’être sollicité par des entreprises qui sont très positives depuis le début. Franchement ce n’est que du bonheur. Je le dis souvent à chaque fois qu’on me demande et qu’on me propose un projet, j’ai toujours envie de dire oui. J’ai envie de dire oui tout simplement parce qu’ il le faut et pour le challenge.
Et donc là, tu as une expo le 19....Est-ce que tu peux expliquer un petit peu plus ?
C’est une expo vraiment énorme. C’est 1200 m2. Donc nous sommes plusieurs personnes à exposer. Ce qui est bien, c’est que c’est une communauté. Là, on est dans un groupe où, franchement, je suis ravi qu’on travaille tous ensemble humainement et artistiquement. Enfin ça connecte donc c’est l’idéal.
C'est où l'expo de M Koeur?
Oui, c’est vrai. Ça manque de détails. Donc, c’est à Roubaix. Le lieu est secret pour l’instant ( pour garder la SURPRISE) et il va être dévoilé peu de temps avant l’exposition. C’est très particulier. Franchement, je pense que personne ne s’y attend. Même moi j’ai été surpris quand j’ai visité le lieu etc. Ça me parle énormément. Donc, c’est un bâtiment qui a de l’histoire et en même temps, ça ressemble beaucoup à la pratique du street art. Il y aura une grande installation parce qu’on a des murs énormes à peindre. Et on peut aussi installer nos toiles et nos sculptures. Là je commence à bien aimer faire du volume. Donc il y a de la place. Et puis l’idée, c’est de venir voir ! Parce que franchement, de ce que je connais qui se passe en ce moment au niveau street art, un peu ce que je fais.. Je pense que ça va être une des plus grosses expositions pendant un bout de temps. Je n’ai pas en tête quelque chose de plus grand. Plus grand on adore, parce qu’on peut faire plein de choses. On n’a pas de limite, si ce n’est le temps. Parce qu’on aurait aimé aller beaucoup plus loin. Mais on s’amuse beaucoup. Il faut venir découvrir !
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On y sera ! Donc finalement, des petites dernières questions.. On dit souvent que le monde de l'art est un métier difficile. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à quelqu'un qui débute là-dedans ?
Souvent dans la vie, si on décide que c’est difficile, il se peut que ce soit difficile et plus difficile que ça ne doit l’être. Déjà, c’est une chose que je remarque de manière générale. Le conseil ce serait plutôt de garder la composante PLAISIR dans sa pratique. C’est bien de se laisser guider et d’écouter les propositions. Ça, c’est plus simple à partir du moment où on a commencé à s’aligner et ‘à voir vraiment’… Parce que moi c’est vrai que j’ai appris à me connaître à travers ma peinture, qui je suis en tant qu’artiste et qui je suis en tant que personne. Et donc, c’est plus facile de dire là, ça m’inspire. Et pas uniquement parce que c’est rémunéré. Parce que tu vois, dès le moment où l’inspiration va là où il n’y a pas de budget…Mais tu te dis, il faut absolument que je le fasse ! Soit je trouve les moyens de concrétiser ça, soit j’y vais quoi qu’il arrive. Et ça, ce n’est pas évident. Parce qu’on pourrait dire, c’est un projet payé, j’y vais. Ce n’est pas payé, je n’y vais pas. Ça serait réduire un petit peu sa palette de choix. Ce sont des moments où on ressent qu’il y a des difficultés à mettre en place le projet ou qu’il y a des choses qui manquent. Mais moi, je ressens absolument que je dois y aller et que je dois vivre cette expérience.
Et donc ça, c’est très important. C’est vrai qu’au début, soit on est sollicité de pas mal de côtés ou soit on a pas mal d’envie. Déjà le conseil ça serait ça: se mettre au clair pour faire les choix qui sont le plus proche de nous. Parce que c’est vrai qu’on a une expérience à vivre, je pense. Il faut garder le plaisir. Parce que tant que tu as le plaisir d’un seul coup, ça simplifie les choses. T’as envie et t’avances toujours. Et puis surtout un autre conseil aussi c’est d’essayer de contrôler la voie. Ne pas trop définir de manière précise de notre voie. Genre l’objectif sera ça et la voie sera celle-ci. Parce que malheureusement quand ça m’est arrivé, ça m’a fermé toute envie. Je perdais le plaisir. Et il n’y a plus rien, il n’y a plus de compositions qui me sont arrivées. Je pense qu’il faut rester flexible. Il faut rester présent et rester actif. Il faut rester réceptif à tout ce qui se passe autour de nous. Je pense que c’est un ensemble de tout ça. Et c’est complètement fou, on dirait de la magie. Soit les possibilités s’ouvrent si je suis dans les bonnes dispositions, soit elles se ferment. Et le fait qu’elles se ferment, c’est bien parfois. Parce que ça aide à se dire: au début je n’avais pas l’impression que c’était moi! Mais après, je me dis qu’est-ce qui se passe ? Parce que si c’était toujours ouvert alors on serait dans la mauvaise direction.. Ça serait peut-être la pire chose qui puisse arriver. Après la vie c’est indescriptible. Voilà de mon expérience ce que je dis aujourd’hui
J'ai vu que l'une de tes dernières œuvres, c'était le cœur parti qui est dans un monde très musical. Est-ce que pour toi, quand tu crées, c'est toujours en musique ? Est-ce que la musique est quelque chose d'important dans ta vie ?
Là, clairement, c’est oui. Parce que la plupart du temps, ça me met en route. Et puis quand j’y suis déjà en route, ça booste. C’est vrai que c’est assez incroyable. C’est un sacrée énergie. C’est rare que je n’en mette pas. Après oui, à peu près tout selon le mood. C’est vrai que plus ça avance les années plus j’aime bien. Ce qui est marrant, c’est le rapport Spotify. Le nombre d’heures et la diversité écoutée, c’est hallucinant. Je me dis wow ! J’en ai de plus en plus besoin. Et puis il y a de plus en plus de groupes que j’adore, que je mets et que je remets. Il y a aussi de plus en plus de groupes qui viennent rejoindre tout ce que j’ai déjà et que je découvre avec grand plaisir. Dès que j’en découvre un que j’adore, c’est parti ! J’ écoute toute la discographie. J’essaye de choper des concerts quand il y a moyen bien sur aussi. Et puis ça peut carrément se lier. C’est vrai que j’avoue que je n’en ai pas trop fait ces temps ci. J’ai pas mal de choses en tête pour peindre en live d’ailleurs. J’adore quand je mets de la musique ici. Mais quand tu es dans un événement live, il y a encore une énergie supplémentaire. Ça peut être le gars qui mixe ou le groupe qui joue et le public. Et puis à un moment donné, tu es là avec ton matos, tu te lâches et tu y vas ! Parce qu’ ici c’est un peu différent dans l’atelier… Je peux aller chercher autre chose. Je peux faire une pause là. Je me laisserais porter différemment. De toutes façons dans chaque lieu et dans chaque ambiance il se créera une œuvre différente.
Et ton dernier coup de cœur du coup ? Ton dernier concert ?
Là, j’ai découvert Louis Cole il n’y a pas longtemps. Il n’est pas très connu. C’est un Américain mais c’est un truc à couter. Et puis il a aussi son groupe qui s’appelle Knower . Il passait à l’aéronef le 13 octobre, mais malheureusement il a un souci de santé. Il ne passe pas. Donc, je suis déçu. Mais du coup, je continue à l’écouter en boucle !! Et puis je me dis que je lui ferais peut-être une toile. Je ne sais pas s’il le verra. Je l’ai déjà fait pour un DJ au Pays-Bas que j’avais adoré. Il me booste tellement pendant mes sessions de travail. Ça donne envie de lui offrir quelque chose, c’est un cadeau. C’est énorme. Parce que je me dis qu’il y a des jours, ce n’est pas ouf là. Et d’un coup tu mets la bonne musique tout change positivement. C’est vrai que ça m’arrive. Après il y a des jours je ne sais pas que la musique ne marche pas….C’est que ce n’est pas mon rythme/énergie du jour. Ce n’est pas mon ambiance. Et quand tu trouves CETTE ambiance et que pendant des heures, tu t’éclates alors que ce n’était pas ouf avant de la mettre, tu dis que c’est un vrai cadeau. C’est un cadeau et en plus, il n’y a pas de contre-coût. C’est un truc qui est à consommer sans modération. C’est énorme pour moi. Et puis, on a la chance de pouvoir accéder pour rien du tout à tout ce qui existe. Parce que c’est vrai qu’on a quasiment tout qui existe sur la plate forme. C’est une époque formidable. Pourquoi ne pas faire des collabs avec des musiciens et des groupes ?Je commence à avoir pas mal de connaissances. On se dit: Est-ce qu’on ne ferait pas un truc ? Qu’est-ce qu’on ferait ? Ça serait fabuleux. Parce que d’un seul coup: la peinture va au-delà. On peut peindre en live. On peut imaginer une pochette d’album ou peut-être un décor. Oui des pochettes d’albums ça serait cool. Oui, ça serait bien. Parce que finalement, ça existe encore, même si c’est digital. Il y a toujours ce petit carré. Même les vinyles, ça revient. Si on veut quelque chose entre les mains, ça revient et c’est génial.