Le fait d'avoir gagné le tremplin CQFD vous a-t-il permis de vous lancer et confirmé votre envie de faire de la musique ?
Cela faisait un an ou deux que nous faisions de la musique chez nous. Nous avions déjà fait une démo qui s’appelait Fat Love (l’un des titres de la démo). Mais le tremplin CQFD, c’est notre première médaille de guerre, nous l’avons obtenu en 2007 et oui ça fait toujours plaisir de se dire que quelqu’un pense à nous pour ce genre de choses.
Suite au tremplin, vous avez fait la première partie de The Kills, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Il s’est passé beaucoup de choses entre-temps, nous avons sorti deux maxis en autoproduction, Bang Bang, qui s’est bien répandu sur la toile et Live Good, pour lequel nous avons eu tout un choix de clips faits par des copains, et qui s’est encore plus répandu que le premier. Parallèlement, on a beaucoup tourné avant même d’être signés par un label car nous étions en relation avec un tourneur qui nous a fait faire pas mal de dates, que ce soit à Paris, en Province ou à l’étranger…
Participez-vous aussi à la création de vos clips ?
Oui sur nos deux premiers clips, Bang Bang et Live Good. D’ailleurs notre troisième clip vient de sortir, sur le titre Just another day (visible sur le myspace du groupe NDLR).
Comment s'est passé l'enregistrement de Wallace ?
On travaille d’abord nos morceaux chez nous donc ça s’est principalement passé dans un canapé! Ensuite on a réenregistré pas mal de choses à Londres avec Clive Martin, avant de passer à l’étape du mixage, qui représente une partie importante de notre processus de faire un album, à Londres toujours avec Nick Terry, dont on apprécie beaucoup le travail. L’enregistrement de l’album a donc été une belle aventure en somme.
Comment s'est passée la sélection du morceau Live Good en musique de publicité pour une célèbre marque de téléphones ?
En fait c’est parce que j’avais acheté un téléphone de leur marque ! Non en fait ils avaient entendu notre titre et ça leur a plu donc ils nous ont envoyé la demande. Comme ils sortaient un téléphone spécial musique, ils se sont dit autant mettre de la musique qu’on aime sur un téléphone qu’on aime !
Qu'est ce que ça a changé pour vous en terme d'exposition ?
Bah en fait du coup nos potes croient qu’on gagne pas mal d’argent donc on doit leur payer des pots tout le temps !
Sinon, c’est sûr que comme on voyait bien notre nom dans la pub, cela nous a fait aussi beaucoup de copains myspace en plus.
Vous avez fait des shows en Angleterre, ça fait un moment que vous vous exportez outre-manche, comment êtes vous accueillis par le public anglais ?
En début d’année, on a fait deux festivals là-bas, le Great Escape et Dot to Dot et maintenant nous avons trouvé un tourneur là-bas donc je pense qu’on va être amenés à y aller assez souvent, pour notre plus grand plaisir d’ailleurs parce qu’à chaque fois qu’on arrive ils nous accueillent avec de la bière et des chips au sel et au vinaigre ! Mais bon c’est bien aussi de revenir en France de temps en temps parce que là on y a fait une tournée de neuf dates d’affilée ! On va finir l’année avec un bon nombre de dates au compteur !
Comment se passe votre tournée ? Vous avez des anecdotes, vos meilleurs et pires souvenirs ?
On est encore en vie c’est déjà une bonne chose !
David Boring : On m’a cassé une dent à un concert plage de rock à St-Tropez lorsque j’ai fait monter des gens sur scène, je me suis pris un coup de micro. Mais maintenant c’est bon on sait précisément à quel moment intervenir pour que ça ne se reproduise plus, et si au pire la personne ne comprend pas on peut toujours lui mettre un petit coup de taser (rires). C’est à la fois le pire et le meilleur souvenir ! Non le meilleur souvenir c’était au Mexique, avant même qu’on ait sorti un disque, on a rencontré des gens là-bas, ils nous ont fait jouer c’était fou ! Un autre bon souvenir c’est devant le parvis de l’hôtel de ville à la fin de Paris Plage où il y avait vraiment beaucoup de monde.
Vous sentez-vous représentatifs de la 'French Touch', à l'instar de Air, Phoenix ou Daft Punk ?
S’il y a moyen de devenir aussi connus qu’eux, avec plaisir. Ils ont des sacré jolies copines en plus.
Comment qualifiez vous votre musique ?
De la pop rapée avec des sentiments chaloupés, ça correspond à peu près. C’est une définition qu’on a mis du temps à mettre sur pied, du coup on est tous d’accord. Les mots sont vraiment pesés, même si c’était spontané. Au début on disait que c’était du naïve new beat mais c’est un peu trop précis, il nous fallait quelque chose de plus compréhensible. En fait le naïve new beat c’est ce qu’on fait, et la pop rapée avec des sentiments chaloupés c’est notre style musical.
Vous rêvez d'être connus aux Etats-Unis, notamment en Californie, vous avez une stratégie pour y arriver ?
Pour l’instant il y a environ trois personnes qui nous connaissent là-bas car on y a fait trois concerts donc l’ingénieur du son à chaque fois a pu apprécier notre musique. C’est un premier step. On aimerait surtout percer à Los Angeles pour finir dans un stade de foot américain, genre pour le Superbowl.
Quelles sont vos influences, les groupes que vous aimez, ceux auxquels vous vous comparez ?
Pleins de trucs différents. Déjà ceux auxquels on se compare c’est ceux avec qui on est en compet’.Pour ce qui est des influences, ce sont des choses plus anciennes.
David Boring : il y a bien-sûr Queen, Freddy, c’est un pote, Will Smith aussi c’est un pote.
Martin BB Luther King :ACDC, Biggy Joe, mais eux ce ne sont pas des potes, je ne les connais pas.
Eurobelix : moi j’aime bien le rap, et David Bowie.
Et au cours des festivals que vous avez fait cet été, est ce que vous avez rencontré des groupes que vous avez aimé ou d'autres vous ont-ils déçus ?
- Eurobelix : J’ai adoré Pete Doherty et un peu déçu scéniquement par Kanye West.
- David Boring : J’ai été déçu par Magistrates, c’est un groupe que j’aimais bien sauf qu’en live le chanteur avait une chemise très transparente et comme il transpirait beaucoup et que c’était blanc ça faisait un peu bizarre. Sinon il y en a plein que j’ai aimé, comme Hockey.
- Martin BB Luther King : J’ai trouvé que Dananananaykroyd était très cool, ils ont joué dans un hall d’hôtel ce qui n’est pas du tout l’endroit pour faire un concert mais c’était vachement bien.
- David Boring : The XX qu’on avait vu au Great Escape, sont aussi très bien en live.
On voit bien que vous êtes spontanés, déconneurs, est ce que vous en jouez parfois ? Vous êtes à la cool alors qu'il y a d'autres groupes qui sont beaucoup plus formatés médias...
J’imagine que c’est plus agréable pour tout le monde que nous soyons à la cool, y compris pour nous. Et puis tout dépend du coach presse qu’on a avec nous quand on fait une interview, mais là il n’est pas là.
Donc ce soir vous passez à minuit et demie et c'est une soirée qui dure jusqu'à 5h du matin, comment ça se passe de jouer aussi tard et comment vous vous situez par rapport aux autres groupes ?
Déjà on va boire beaucoup d’eau pétillante enrichie en vitamines et en sels minéraux. On a aussi un t-shirt à vendre donc c’est l’un des objectifs de la soirée, on ne partira pas tant qu’on aura pas vendu le t-shirt. Sinon par rapport aux autres artistes de la soirée, on se situe au top. Mais on aime beaucoup Breakbot, qui est un peu plus électro et avec qui on avait déjà joué à Toulouse. Sound of Stereo et Milkrun on ne connaît pas mais on a hâte de découvrir.
Quels sont vos projets après la tournée ?
On fait les fêtes de Noêl, on va se reposer un peu et après on refait la tournée car on a d’autres dates début 2010.
On repassera probablement dans la région, en aussi Belgique. Notre prochain album devrait sortir fin 2010. On a des idées mais avec notre rythme actuel pas encore le temps de s’y mettre, ce qui est sûr c’est qu’on a déjà la chanson du van.
C'est important pour vous d'être à trois quand vous donnez des interviews ? A force d'en faire ça ne devient pas un peu répétitif ?
Oui c’est indispensable d’être à trois pour surveiller les autres, c’est une question de confiance en somme.
A chaque interview les questions sont toujours différentes, elles ne sont jamais formulées de la même manière ce qui donne lieu à des réponses différentes. La richesse du vocabulaire fait la richesse des réponses !