Vous revenez avec votre nouvel album 'la place du fantome'. Aviez vous une idée du son au moment de l'enregistrement?
Par rapport au son, oui j’avais des idées très précises. Je fonctionne toujours dans un premier temps à travailler en solitaire. Quand j’ai commencé à les maquetter toute seule à la maison, j’ai écrit mes chansons et je n’arrêtais pas à mettre des lignes de basses synthé sur chaque titre. Je me suis donc dit que j’aimerais que ça soit un peu le fil conducteur de l’album. C’est ce qui m’a donné l’envie de travailler avec mes 3 musiciens qui sont eux spécialistes du son. Je les avais déjà vus sur scène et je savais qu’ils sauraient faire ce mélange entre acoustique et synthétique. Je ne voulais pas tomber dans l’électro et faire un savant mélange entre tout ça. On a commencé à travailler en live en gardant mes arrangements mais en travaillant sur le son et le mélange de ses sons. On a pris du recul et voilà comment s’est créé ‘la place du fantôme’
Un morceau est un peu surprenant à l'écoute de l'album, c'est Bye, Bye. Une orientation future pour la Grande Sophie?
Je voulais surprendre, c’est pour ça que je l’ai mis en premier sur l’album. Je voulais un son moderne en indiquant qu’on allait retrouver ces éléments sur l’album mais ici tout est poussé fois 10. Les éléments arrivent plus subtilement sur le reste de l’album. Je voulais rebondir sur ces sons de synthés qui sont très graves et très envahissants. J’ai pu aussi jouer avec ma voix, prendre une voix de tête en voix lead. C’est un titre fort qui annonce la couleur qui est ensuite plus en douceur.
Quand on regarde les thèmes abordés, on retrouve les ruptures mais aussi le temps qui passe...
Oui, tout le temps, je pense que j’ai besoin d’en parler pour le vivre mieux. Ecrire permet de se libérer de quelque chose et depuis mes débuts, j’en parle souvent. Je pense que c’est important pour moi d’évacuer ce genre de choses. Comme cet album est très introspectif, comme c’est celui où je me livre le plus, c’est déjà un grand pas pour moi d’exprimer tout ça. J’avais avant cette pudeur.
C'était le moment de plus se livrer?
C’était une nécessité et puis comme c’est vraiment un chapitre de mon histoire, il fallait que ce disque existe pour passer à autre chose.
Le choix du single 'ne m'oublie pas' est aussi pour rappeler cette idée?
On reste dans le temps qui passe mais sur ce titre, j’ai une écriture différente. J’utilise plus les jeux de mots par exemple.
Comment s'est créé ce titre?
Je crois que c’est un des premiers que j’ai écrit. J’ai pris ma guitare et les mots ne viennent jamais par hasard. Ils correspondent à une période qu’on est en train de vivre et j’ai donc essayé d’être au plus juste avec ce que je ressentais à ce moment là.
Pourquoi ce titre, 'la place du fantôme'? Souvent cela a rapport avec des morceaux cachés...
Oui d’ailleurs j’en ai un sur mon site qui s’appelle ‘Ma romance’. Mais je pensais plutôt que pendant mon écriture, je sentais être à la recherche d’une présence que je n’arrivais pas forcément à trouver. Je me suis créé un personnage ‘Suzanne’ pour pouvoir me livrer davantage et parler de ces moments là. C’est aussi aller à la recherche de mes voix, graves et aigues. En plus quand on touche à ses voix, on arrive à trouver d’autres choses car on joue sur ses vibrations. Ca aide aussi.
Travailler avec Françoise Hardy et Sylvie Vartan a-t'il changer la façon de travailler sur cet album?
Pour elle, c’était plutôt des chansons faites sur mesure. Je me suis donc mise à leur place. Ca demande de bien connaître leur discographie, mettre le doigt sur un thème récurrent comme l’amour impossible pour Françoise Hardy. Ensuite, quand ces artistes gardent les chansons, c’est que ça les a touchées et on est très content. Inconsciemment, oui peut être que ça m’a influencé mais je ne peux pas encore le déterminer.
J'ai vu que Bye Bye sortait en vinyl et en édition limitée...
Oui, je suis super fière. J’ai été collectionneuse de picture disk et là, j’ai eu une opportunité à saisir. C’est un objet de collection, je suis très contente! On a pris 2 photos de l’album, l’édition est limitée à 300 exemplaires…
C'est important de bien utiliser les réseaux sociaux pour rester en contact avec tout le monde?
C’est un outil que j’utilise beaucoup, j’aime les utiliser de façon ludique. C’est pour l’occasion des personnes ne pouvant être là de laisser un petit message et de voir aussi ce qui peut se passer en off, mettre le public dans des choses qu’il ne voit pas obligatoirement. C’est assez instantané et amusant, j’aime bien. C’est moi qui le fait personnellement.
Tof