Hurts : L'Élégance de l'Electro Pop Anglaise

Une allure stricte et mystérieuse, une atmosphère post new-wave affirmée, tels sont les atouts marquants du groupe HURTS. Adam Anderson (26ans : synthé, guitare) et Theo Hutchcraft (24ans : chant) s’approprient un univers Helmut Newtonien sur mesure sublimant des titres intenses aux mélodies accrocheuses.

Héritiers de la Nouvelle Vague

Décrits comme une sorte de fusion entre l’élégance synthétique de Depeche Mode et la sensibilité inquiétante de Joy Division, les deux musiciens de Manchester, par leur charisme dans un univers musical et visuel très abouti (voir la pochette de l’album qui ressemble à l’affiche d’un film fantastique des années 50), comptent parmi les valeurs montantes de l’électro pop anglaise.

Un Retour aux Années 80 Réinventé

Ils sont nombreux, les artistes et groupes britanniques à vouloir tenter de faire revivre les années 80. Si, pour le public lambda qui ne s’intéresse pas particulièrement à la musique pop et à son histoire, années 80 rime souvent avec « les Démons de minuit » « Eve Lève-toi » « nuit de folie », l’héritage de cette décennie est pourtant immense et loin de ces morceaux populaires.
Outre-manche, les références ne sont pas les mêmes. Alors, bien sûr, eux aussi ont eu droit à leurs Rick Astley ou à leurs Samantha Fox qui, s’ils ont à coup sûr marqué leur époque, reviennent assez peu fréquemment dans les sources d’inspiration des artistes actuels. Tout le contraire de groupes comme Pet Shop Boys, Orchestral Manœuvres in the Dark, Depeche Mode, A-ha, Alphaville…

Une Ouverture Glaciale

Dans ce revival 80’s, de nombreux artistes caricaturent complètement la décennie. D’autres parviennent à s’en inspirer, la transfigurer, et n’en sortir que le meilleur. C’est le cas de ce duo atypique qui sorte leur premier album. Hurts, c’est Adam et Theo, deux garçons debout derrière un synthé et un micro, comme à la grande époque de Depeche Mode ou de Pet shop Boys, OMD. Un charisme sans fioriture. Des mélodies puissantes et imparables.
L’album s’ouvre avec « Silver Lining », certainement une de ses chansons les plus puissantes et glaciales (l’intro glaçante). « Silver lining » était très clairement le meilleur choix pour ouvrir l’album tant cette chanson en est représentative.

Des Tubes Européens incontournables par Hurts

Et ce ne sont pas les premières notes de « Wonderful life » qui diront le contraire. Gros tube européen (n°1 en Allemagne, Autriche et Suisse, le Royaume-Uni a été plus sceptique), « Wonderful life » s’est très rapidement imposé comme un des titres incontournables de l’année 2010. Racontant l’histoire d’un homme désespéré, sauvé par l’amour, cette chanson est de ces titres qui ne sacrifient pas le sens et la beauté des paroles sur l’autel de l’efficacité musicale. Certainement une des plus belles chansons pop de ces dernières années. On aurait pu croire qu’après un « Wonderful Life », Hurts aurait du mal à remplir un album avec des chansons aussi puissantes.

Concentré de Mélodies Poignantes

Pourtant « Happiness » est en fait un concentré de mélodies poignantes, autour de paroles tantôt sombres, tantôt pleines d’espoir. Parmi les ballades, on signalera sans aucun doute « Illuminated », le merveilleux « Unspoken » ou encore « Devotion » (avec la sublime Kylie Minogue). Cette chanson sera le 4ème single et avoir Kylie sur son premier album, c’est déjà la grande classe, mais inviter Kylie sur un titre aussi somptueux, c’est le diamant sur la bague en or.
Attention cependant, « Happiness » n’en oublie pas les morceaux up tempos bien efficaces. « Better than love” (1er single), “Sunday “ est tout aussi dansant (5eme single).

Un Avenir Radieux pour Hurts

Voilà donc pour cette longue critique d’un album qui m’a, vous l’aurez compris, convaincu, là où « Wonderful life » avait déjà mis la barre très haute. Si le public ne s’y trompe pas, c’est un avenir radieux qui s’annonce, pour le groupe. Et si le public s’y trompe, et bien tant pis pour lui : il passera juste à côté d’un des meilleurs albums de ces 5 dernières années.

Tomattok