Concert Ciel Aéronef Lille 01/12/25
Il est toujours intéressant de découvrir de nouveaux groupes. A l’Aéronef, c’est en général au Club et c’est le cas ce soir là où nous avons eu l’occasion de réaliser l’interview de Ciel, un groupe anglais prometteur.
Vous avez juste terminé votre concert à Aéronef. Quelles sont vos premières impressions après le concert ?
Nous avons adoré. La salle est vraiment cool, nous avons beaucoup entendu parler de cette salle, mais nous n’étions jamais venus ici. C’est assurément l’un de mes concerts préférés de la tournée, je pense. C’est vraiment cool de terminer une tournée comme ça.
Maintenant que la tournée est terminée, qu’avez-vous prévu de faire maintenant ?
Déjà rester ici ce soir et dormir ! Demain, on rentre en Angleterre et on va se remettre à l’écriture plus tard. Là, on se repose quelques semaines. On a déjà beaucoup écrit assez récemment. Nous aimons toujours créer des choses quand nous ne sommes pas en tournée.
J'ai vu dans votre biographie que vous venez de différents pays. Est-ce que cela vous a inspiré à écrire des chansons ?
Oui, certainement. Avant d’arriver à Brighton, j’habitais dans une très petite ville hollandaise. C’est une ville assez conservatrice et il y avait là-bas une mentalité très différente comparé à Brighton. Ici, les gens sont très ouverts et amicaux. C’est en plus très créatif. Il est très facile de nouer des contacts et de pouvoir trouver des collaborations artistiques. Tim et moi nous sommes rencontrés grâce à la scène musicale de la ville.
Cette ville est très inspirante niveau musical. Il y a des gens qui sont créatifs tout le temps. Si votre environnement est comme celui-ci, c’est facile de créer plus de choses. Tout le monde autour de vous fait ça tout le temps. Et effectivement, même si nous sommes tous de différents endroits, quand on arrive à Brighton, tout le monde se sent tout de suite ensemble. C’est un mélange de cultures et de gens différents.
Nous vous avons découverts avec votre EP. Qu'est-ce que l'EP vous a apporté au début ? Vous avez commencé à tourner avec des bandes différentes, comme Blood Red Shoes, Jesus & Mary Chain, etc.
Oui, c’est ça. Je crois que c’était après notre premier EP. Nous l’avons enregistré avec Steven de Blood Red Shoes. Dans ce processus, nous sommes alors devenus de très proches amis. Ensuite, il nous a demandé de venir sur sa tournée aux Etats-Unis. Et le mois après, nous avons pu faire sa tournée en Europe pendant un mois. Je pense que ça nous a beaucoup aidé à nous faire connaître par notre public. Je pense que nous voyons toujours beaucoup de fans de Blood Red Shoes venir à nos shows de présentation. C’est une grande partie de notre public. C’est vraiment cool. C’était une tournée vraiment épique.
Votre premier album Call me Silent vient de sortir. Pourquoi avez-vous choisi cette chanson comme le titre de votre album ?
C’était une chanson assez significative pour moi. « Call Me Silent », c’est une chanson sur mon autisme. J’ai été diagnostiquée en tant qu’enfant. Je n’ai jamais vraiment accepté cette partie de moi. Et maintenant, dans Brighton, il y a beaucoup d’autistes et d’autistes femmes. J’ai donc une perspective vraiment différente. Et je pense que cette chanson s’agit d’accepter cette partie de soi et vraiment d’accepter soi-même.
C’était une chanson vraiment importante et significative. Je pense que le titre, « Call Me Silent », a été un bon titre pour l’album pour cette raison. En plus musicalement, c’était une chanson très intéressante. Chaque fois qu’on travaillait sur une chanson et qu’on y revenait, il y avait toujours cette lumière autour de nous. C’était vraiment ce qui nous a attirés. Même si c’était notre chanson, il y avait une certaine lumière. En particulier, on a gardé cette lumière. C’était bien que nous l’ayons évoqué de cette façon.
Est-ce que vous voyez des différences entre l'album d'aujourd'hui et le premier EP que vous avez fait ?
Je pense que les premiers EP étaient plutôt de la grunge-pop. Même si nous avons toujours ce côté-ci, je pense que notre son a évolué. Nous avons des chansons plus émouvantes sur notre album et des influences électroniques. Quand nous avons commencé à écrire l’album, on s’est dit que nous devions écrire exactement la même chose que nous avions toujours fait. C’était un peu forcé, ce n’était pas vraiment généreux pour nous. Et puis, tout est sorti naturellement. On s’est dit qu’il fallait juste écrire ce qui sort et ce qui ressemble à la réalité du moment. Nous n’étions pas en train d’écrire pour le public, mais non seulement pour plaire à ce que les gens aient entendu, mais aussi pour nous apporter un message sincère. Quand vous écrivez une chanson, je pense que cela doit être très introspectif.
Est-ce que vous pensez que l'écriture d'une chanson est une sorte de thérapie pour vous ?
En quelque sorte, oui. Les chansons sont toujours très introspectives et sont vraiment concernées par la connexion entre les gens. Oui, c’est définitivement une forme de thérapie et je pense que si j’ai une certaine sensation et que je prends le temps de l’écrire, je dirais que c’est ça. Et la musique en général. Si nous n’avions pas de musique, nous serions des gens très perdus. Nous serions juste en train de pleurer.
J’ai vu une autre interview, en 2023 que la peinture était vraiment importante pour vous, et l'art a joué un rôle très important dans votre groupe. Dans quel sens est-ce important pour vous ?
Je pense que, en général, j’ai été dans des phases différentes, j’ai voulu faire de la musique et de la peinture, et maintenant je me concentre plus sur la musique. Mais je pense que dans le même sens que la musique, ça peut être une chose thérapeutique. Et aussi, faire tellement de musique, c’est parfois agréable d’avoir une forme d’art différente à laquelle vous pouvez changer, quand vous vous réveillez en soirée et que vous faites de la peinture. C’est un peu comme de l’art thérapie. Juste créer quelque chose sur différentes plateformes. Oui, et quelque chose qui a moins de pression, ou même sans pression. Si c’est purement pour vous-même, à l’inverse d’un public, c’est toujours agréable d’avoir ça. Et je pense que les peintures, par tous les gens, ça peut être assez inspirant pour nous.
Nous avons pris une peinture pour notre dernier album. C’est fait par notre ancien guitariste, Ruby. Nous aimons vraiment les couches, et toutes les choses qu’on peut y voir. C’est assez expressif. Donc je pense que ça va bien avec la musique, parce que c’est quelque chose qui nous inspire dans le processus de peinture. Nous sommes encore très proches avec Ruby. Nous l’avons laissée libre de faire ce qu’elle voulait. Et je pense qu’on ne s’est pas interpellé avec ce qu’elle voulait faire. C’était cool, parce qu’elle ne se sentait pas restrictive. Elle a beaucoup écouté l’album, et elle a fait ce qu’elle voulait. Le fait qu’il y ait Ruby qui l’a fait, et qu’il y ait quelque chose de significatif pour elle, fait qu’elle est importante pour nous. Que chaque personne l’interprète différemment est une bonne chose pour moi.
Tof
Crédit photos:
live: Jérome Vasseur
interview: Antoine Sanchez
