Comment s’est passé le travail avec Stephen Street ?
Pete Doherty : Travailler avec Stephen Street, ça a bien marché, je pense. On s’est rencontrés peu de temps avant le début de l’enregistrement, je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai dit : “ On compte sur toi pour nous faire un album parce qu’on a un sacré nombre de chansons mais on n’est pas surs d’être capables de les enregistrer et de les sortir correctement et dans les temps“. Alors il m’a regardé dans les yeux et m’a dit “On peut le faire, mais il y a quelques règles de base à respecter“. La première semaine on était maladroits, un peu d’hésitation et beaucoup de bordel, ça a mal commencé, et puis les règles de base ont été posées et le tout est allé mieux après.
Adam Ficek : C’était super. Il est tellement réservé, un mec normal quoi. C’était rafraîchissant de travailler avec quelqu’un comme ça. Et il a de très bonnes idées. Il n’y a pas de superflu ou de conneries chez lui. Il est du genre “On va faire ça là, on va finir ici et je veux que tu fasses ça“. J’ai pensé que ça ne marcherait pas à cause de la nature un peu rebelle de certains d’entre nous, et en effet il y a eu des problèmes. On est rentré dans le mur plusieurs fois, mais finalement on l’a fait. Je crois qu’on a tous beaucoup appris de notre collaboration avec Steve, on a appris que si tu travailles avec quelqu’un en lui faisant confiance, voici le résultat et il parle de lui-même, je pense.
Mick Whitnell : Je ne pense pas que qui que ce soit d’autre aurait pu enregistrer cet album. Pete était dans le studio plus que toutes les fois auparavant, à ce que je sache. Pete et Steve sont totalement opposés dans leurs personnalités, mais ils se sont très bien entendus. Avec moi aussi -je pense — c’est un vrai casse couilles, mais il sait ce qu’il fait, ça c’est certain.
Pouvez vous nous parler de ce nouvel album ?
Pete Doherty : J’allais dire qu’il sonne super bien, mais je ne sais pas si c’est assez. Les voix sont beaucoup plus claires, beaucoup plus directes. Je n’ai pas envie de dire des choses qui pourraient casser d’autres albums que j’ai faits. Je ne sais pas si c’est moi et mes particularités, mais j’ai toujours eu l’impression de ne pas être capable de faire un album, de me poser et l’écouter, l’apprécier, juste comme ça. Mais cette fois si, je crois que c’est ce qu’on a fait, tu sais, juste un super album, fait pour être écouté et apprécié, et je l’écoute et je l’apprécie.
Drew McConnell : Le son du groupe à change, ou disons, évolué vers une progression naturelle, les rôles se sont donc échangés. L’élément classique de l’écriture des chansons est venu de Mick, tandis que les cotés sauvages sont venus de Peter.
On a déjà trouvé vos titres sur le net. Quel est votre avis à ce sujet ?
Drew McConnell : Comment je me sens par rapport au fait qu’on a mis nos propres chansons sur le net? N’est-ce pas ce qu’on est censés faire? Tu enregistres une chanson, une démo, une nouvelle chanson et t’en est fier et tu te dis que ce sont les entrailles de quelque chose de vraiment bien. Si ce n’était pas pour les gens, les gosses en ligne– gosses, je veux dire, les gens, quel que soit leur âge, sur le net– qui m’envoient des messages, me posent des questions sur la progression des accords, m’interrogeant sur les paroles… Ça nous rappelle, ça me rappelle, que les gens nous conçoivent toujours comme un groupe avec une pertinence musicale, et pas juste comme, genre, un numéro de cirque.
Adam Ficek : Je crois que c’est bien de faire ça. Parce que quand les gens viennent voir le groupe, ils connaissent pas mal de chansons. On était en tournée deux semaine à peine après avoir mis les titres en ligne. C’est surprenant combien de personnes connaissaient les chansons, seulement après deux semaines. On a fait au moins cinq ou six de ces titres en tournée et au lieu d’avoir des visages vides d’expression qui nous regardent, les gens connaissaient les chansons.
Drew McConnell : Les gens écoutent la version rough d’un concert ou un enregistrement dégueu fait dans la cave de Mick. La version de Stephen Street, ça va être un enregistrement différent, une âme différente. Ça va être la même chanson, mais je ne crois pas que le fait de l’avoir déjà entendue va empêcher les gens d’acheter l’album.
On a beaucoup parlé de Pete ces derniers temps…
Mick Whitnell : Bon, je ne sais pas si Pete vous en a parlé, mais il y a eu un moment, il y a environ un an, quand on était un peu en déclin et ça faisait un moment que je n’étais plus dans le groupe, je lui ai dit – je ne sais pas s’il voudrait que je vous dise ça – bref je lui ai dit “Si tu continues a ce rythme-là, tu vas être mort, mec” et j’ai ajouté “pourquoi on n’arrête pas ces conneries et on se remet à faire ce pour quoi on a été mis sur terre, faire de bons morceaux?” Parce que je ne voulais pas qu’on ne se souvienne de Pete qu’en tant que mec de Kate Moss ou qu’en tant que Andrew Ridgely du punk où je ne sais pas quoi d’autre. Je veux juste qu’on se souvienne de lui comme d’un musicien brillant. Je ne crois pas qu’il a encore fait tout ce dont il est capable. Tout le monde est là à parler des Libertines, mais il a vingt-huit ans et c’est un excellent musicien alors je lui ai dit de se reprendre en main.
Comment ont évolué les Babyshambles ?
Adam Ficek : La plus grosse différence est que le guitariste à changé. Mick a pris la place de Patrick. Mick traînait toujours dans le coin avec les groupes, il était technicien avec Pat. Il y a eu une discorde, Peter et Pat ne s’entendaient plus alors ils ont décidé d’arrêter.
Je crois que c’était ça le changement principal, ça a vraiment influé sur la musique parce que Mick est un guitariste beaucoup plus reggae et est beaucoup plus influencé par des sons sixties. Dans sa prestation, tu peux entendre une approche vraiment différente de ce que Pat aurait fait. Je crois aussi que d’avoir une stabilité avec notre management nous a permis d’être signés et de sortir ce disque et maintenant vous avez affaire à un groupe plus organisé, enfin, légèrement plus organisé qu’il ne l’était avant.
Adam Ficek : La plus grosse différence est que le guitariste à changé. Mick a pris la place de Patrick. Mick traînait toujours dans le coin avec les groupes, il était technicien avec Pat. Il y a eu une discorde, Peter et Pat ne s’entendaient plus alors ils ont décidé d’arrêter.
Je crois que c’était ça le changement principal, ça a vraiment influé sur la musique parce que Mick est un guitariste beaucoup plus reggae et est beaucoup plus influencé par des sons sixties. Dans sa prestation, tu peux entendre une approche vraiment différente de ce que Pat aurait fait. Je crois aussi que d’avoir une stabilité avec notre management nous a permis d’être signés et de sortir ce disque et maintenant vous avez affaire à un groupe plus organisé, enfin, légèrement plus organisé qu’il ne l’était avant.
Comment est cet album par rapport au précédent Down in Albion?
Pete Doherty : Le truc avec Down in Albion est que je pense que ça commence très bien et après il se transforme en quelque chose de totalement différent, parce qu’il a été enregistre à plein de moments différents avec des gens qui venaient et partaient. Pour Down in Albion tout partait dans toutes les directions et mes mains étaient dans un sale état et ma voix explosée. Pendant six mois, je ne pouvais même plus parler pour enfin tenter d’enregistrer quelques prises de voix décentes. Mais cette fois j’ai réellement pu chanter et on s’est maîtrisé tous ensemble…